Sommaire
- Les incertitudes géopolitiques et économiques sèment la volatilité sur les marchés
- Des corrélations inhabituelles
- La fin de l’exceptionnalisme américain
- Le remède : diversifier et opter pour la qualité
Une volatilité persistante
Nous vivons en ce moment un "Fourth Turning" – ou "quatrième tournant" –, une période de grande instabilité géopolitique. Bien qu’évoquer ce concept ressemble de plus en plus à enfoncer une porte ouverte… Car avouons-le : nous sommes de plus en plus habitués à ce que les tweets et les gros titres de l’actualité déterminent les fluctuations des marchés. Après le "Liberation Day" du 2 avril, nous avons assisté au niveau du Nasdaq à l’enchaînement le plus rapide de toute l’histoire de la finance d’un marché baissier (une correction de 20% ou plus) et d’un cycle haussier (une progression de 20% ou plus). En à peine un peu plus d’un mois, la boucle était bouclée. Pourtant l’incertitude qui plane sur l’économie persiste. Dans ce monde de plus en plus fragmenté, nous ne pouvons plus parler d’une économie globale.
Les grands blocs économiques – les Etats-Unis, l’Europe, la Chine, le Japon, le "Sud global"… – évoluent tous à un rythme différent et souvent même dans des directions différentes. Un peu comme des plaques tectoniques qui glisseraient chacune à son propre rythme et à son gré. Dans notre monde, le frottement et les collisions entre ces plaques s’expriment à travers une volatilité accrue qui s’est emparée des marchés, et qui n’est pas près de les lâcher. Au contraire…Un début d’année mouvementé
Des corrélations inhabituelles
Par ailleurs, nous observons aussi sur ces marchés volatils des corrélations inhabituelles. Auparavant environ depuis la crise financière de 2007-2008 –, un accès d’aversion au risque des marchés (c’est-à-dire une période durant laquelle les investisseurs tournent le dos aux actifs plus risqués) s’assortissait invariablement d’une fuite vers les emprunts d’Etat américains (et donc d’un repli du taux américain à 10 ans) ainsi que d’une remontée du dollar. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Lorsque les marchés (américains) traversent une période difficile, le dollar a tendance à chuter et les investisseurs se détournent des emprunts d’Etat américains, de sorte que les taux d’intérêt remontent.
La fin de l’exceptionnalisme américain
On peut donc se demander s’il s’agit d’un signe annonçant la fin de l’exceptionnalisme américain – si après avoir connu une période où tous les capitaux prenaient le chemin des Etats-Unis, nous allions à présent assister à l’exode de ces flux. Les flux de capitaux vont-ils, à mesure que la confiance à l’égard des Etats-Unis en leur qualité de maîtres du monde s’effrite, se répartir de manière plus équilibrée à travers le monde ? Et avons-nous atteint le stade où le dollar américain va voir vaciller son statut de monnaie de réserve ?
Diversification et pari sur la qualité
Il est probablement encore trop tôt pour tirer de grandes conclusions. Il est toujours spectaculaire et tentant d’annoncer la fin d’une époque, mais ce n’est pas évident. Surtout pour ce qui est du timing. Ce qui n’empêche que ces questions deviennent de plus en plus pertinentes, d’autant que la guerre des tarifs douaniers est assurément loin d’être terminée. Mais ne dit-on pas que le temps est le meilleur remède contre la volatilité ? Autrement dit, nous devons parfois, en tant qu’investisseurs, oser voir au-delà de la volatilité. En tout cas, cette stratégie s’est avérée être la bonne durant la première partie de l’année. Une bonne diversification des portefeuilles est également judicieuse face à cette nouvelle réalité du monde des placements : se mettre en quête d’opportunités dans d’autres régions et classes d’actifs, sans perdre de vue que les technologies (et donc immanquablement les bourses américaines) doivent absolument continuer à faire partie de l’ensemble. Et si en plus, nous nous focalisons sur la qualité, nous obtenons un cocktail puissant qui se révélera l’antidote parfait pour faire face à l’incontournable volatilité. May you live in interesting times…
Chiffres clés du 22/5/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4487,25 |
-0,80% |
5,22% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
550,27 |
-0,64% |
8,40% |
USA: S&P 500 |
5842,01 |
-0,04% |
-0,67% |
Japon: Nikkei |
36985,87 |
-0,84% |
-7,29% |
Chine: Shangai Composite |
3380,19 |
-0,22% |
0,85% |
Hongkong: Hang Seng |
23544,31 |
-1,19% |
17,37% |
Euro/dollar |
1,13 |
-0,55% |
8,92% |
Brent pétrole |
64,47 |
-0,71% |
-13,74% |
Or |
3289,40 |
-0,70% |
25,29% |
Taux belge à 10 ans |
3,17 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,64 |
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Taux américain à 10 ans |
4,54 |
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