Sommaire
- Á quoi ressemblera la paix et qu’adviendra-t-il de la relation entre l’Europe et la Russie ?
- Le dividende économique de la paix ne présente que des avantages pour l'Europe
- Une meilleure intégration de l'Ukraine (et de la Russie ?) dans l'espace européen.
Que pouvons-nous espérer ?
Des territoires en échange de la paix et de garanties de sécurité : il ne s’agit certes pas de la seule option, mais peut-être tout de même du scénario le plus probable sur lequel plancheront la Russie et l’Ukraine. Á moins naturellement que l’une des deux parties ne réussisse une percée totale sur le terrain…
Á l’heure actuelle, il est impossible de dire si l’on se dirige ou non vers un accord de paix. Néanmoins, les marchés sont susceptibles de réagir à la moindre dépêche suggérant une avancée dans ce processus. Car comme chacun le sait, les marchés se mettent d’ordinaire volontiers à anticiper lorsqu’un scénario gagne en probabilité.
Quel est l’impact attendu pour l’Europe ?
La fin de la guerre serait une bonne nouvelle pour tout le monde : pour l’Ukraine, pour la Russie, mais aussi pour le reste de l’Europe. Et, par la même occasion, pour les bourses européennes. Voici pourquoi.
Commençons par les prix de l’énergie : en cas de paix, ceux-ci deviendront sans doute moins volatils et pourraient même baisser. Un aspect important à cet égard sera la relation future entre l’Europe et la Russie. Á l’heure actuelle, ces deux blocs parviennent difficilement à trouver un terrain d’entente, de sorte qu’il est peu probable qu’un accord de paix débouche d’emblée sur des relations cordiales. Mais d’un autre côté, les deux régions ont un intérêt à de bons rapports de voisinage. Sous l’effet de l’augmentation des importations de LNG en provenance d’autres régions (notamment des États-Unis), mais aussi de l’espoir que certaines des sanctions prises à l’encontre de la Russie soient progressivement allégées, les prix du gaz laissent d’ores et déjà entrevoir une tendance baissière qui profite à la base de coûts et à la compétitivité des entreprises européennes. Et à supposer que le processus de paix se concrétise peu à peu, les bonnes nouvelles n’en resteront sans doute pas là.
Zones de production et débouchés à la fois
La guerre a aussi entravé ou temporairement interrompu nombre des activités locales déployées en Ukraine par des entreprises européennes. La paix ouvrirait la voie à une reprise de ces activités, comme celles des aciéries locales d’ArcelorMittal. On ignore encore ce qu’il adviendra de la relation avec la Russie et si cette relation permettra d’adoucir les sanctions actuelles. Les entreprises européennes ont dû ces dernières années fermer temporairement ou vendre leurs filiales russes (dans ce dernier cas, parfois avec une option de rachat). Á terme, une amélioration de la relation avec la Russie pourrait permettre une réouverture de ces entreprises. Indépendamment de l’aspect politique, tant l’Ukraine que la Russie ont des atouts dans leur jeu au sein de l’espace européen, non seulement en tant que zones de production, mais aussi en tant que débouchés.
Une prime de risque inférieure
La prime de risque est peut-être un concept plutôt abstrait, mais elle n’en a pas moins son importance. La menace russe aux frontières de l’Europe, les sanctions et les prix élevés de l’énergie en Europe ont constitué ces dernières années un facteur de risque additionnel qui a incité les gros investisseurs internationaux à délaisser les bourses européennes. En partie à cause de cela, les actions européennes affichent aujourd’hui un retard de valorisation substantiel par rapport à la bourse américaine. Dans le jargon, on parle d’une prime de risque plus élevée. Depuis le début de l’année, les bourses européennes sont en train de rattraper ce retard, aidées en cela par d’autres facteurs comme les plans d’investissement allemands. Néanmoins, la perspective d’une paix négociée pourrait indéniablement contribuer à réduire la prime de risque des actions européennes, et donc soutenir les bourses concernées.
La reconstruction de l’Ukraine
Ces dernières années, l’Ukraine a subi d’énormes ravages. Les effets destructeurs de cette guerre qui fait rage depuis plus de trois ans sont surtout visibles dans les territoires conquis par la Russie, là où les affrontements ont eu lieu, mais nombre de bâtiments et d’infrastructures (routes, chemins de fer, ponts, infrastructures énergétiques et de communication…) ont également été détruits dans le reste du pays durant l’invasion qui a marqué le début de la guerre et sous les attaques aériennes qui ont suivi.
Selon une première estimation grossière, la reconstruction de l’Ukraine coûterait environ 500 milliards d’euros. Autrement dit, autant que l’ambitieux plan d’investissement allemand en faveur de l’infrastructure qui sera déployé dans les 12 années à venir. Tout comme pour la défense ukrainienne, une grande partie du financement devra venir des pays d’Europe. Avec leurs connaissances et leur savoir-faire, les entreprises européennes – entreprises de construction et d’ingénierie, producteurs d’acier, de produits chimiques et d’autres matières premières, constructeurs ferroviaires, banques, etc. – pourront sans aucun doute contribuer à la reconstruction du pays.
Mais ce qu’il faut pour commencer, c’est une paix négociée et équilibrée. Et pour l’instant, nous ne pouvons qu’espérer que la situation évolue dans cette direction…
Chiffres clés du 25/8/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4861.20 |
0.27% |
13.99% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
558.82 |
-0.44% |
10.09% |
USA: S&P 500 |
6439.32 |
-0.43% |
9.48% |
Japon: Nikkei |
42807.82 |
0.41% |
7.30% |
Chine: Shangai Composite |
3883.56 |
1.51% |
15.87% |
Hongkong: Hang Seng |
25829.91 |
1.94% |
28.76% |
Euro/dollar |
1.17 |
-0.24% |
12.89% |
Brent pétrole |
67.77 |
0.00% |
-9.33% |
Or |
3375.48 |
-0.03% |
28.57% |
Taux belge à 10 ans |
3.32 |
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Taux allemand à 10 ans |
2.76 |
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Taux américain à 10 ans |
4.28 |
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