Sommaire
- Qu’est-ce qui freine l’Europe en ce moment?
- L’économie européenne est désavantagée sur plusieurs plans.
- Un espoir d’amélioration pour l’Europe en 2025
- L’Europe aussi a ses points forts
Qu’est-ce qui freine l’Europe en ce moment?
Et pendant ce temps, l’Europe reste à la traîne. Un coup d’œil aux indices boursiers en dit long: alors que le S&P 500 a grimpé cette année de 26%, le Stoxx 600 arrive loin derrière avec une progression d’à peine 5%. Les investisseurs doivent-ils pour autant tourner le dos au Vieux continent, ou y a-t-il tout de même de l’espoir?
L’économie européenne est désavantagée sur plusieurs plans.
Prenons par exemple le coût relativement élevé de l’énergie: le gaz coûte environ cinq fois plus cher en Europe qu’aux Etats-Unis, qui disposent d’une production intérieure considérable depuis le début de l’extraction à grande échelle du gaz de schiste il y a deux décennies de cela.
La main-d’œuvre coûte aussi plus cher en Europe qu’aux Etats-Unis, alors que la productivité américaine est plus élevée notamment grâce à l’avènement de l’intelligence artificielle.
Un autre facteur dont les entreprises européennes se plaignent depuis plus longtemps réside dans la réglementation, qui met un frein à la croissance. Les Etats-Unis sont plus flexibles dans ce domaine, et cet écart risque de se creuser encore davantage avec l’accession à la présidence de Donald Trump, qui prône résolument la dérégulation.
Dans le secteur des énergies renouvelables également, le climat a été ces dernières années plus favorable aux Etats-Unis grâce aux mesures de soutien prévues par l’Inflation Reduction Act. Bien qu’il existe un programme équivalent en Europe, les mesures se révèlent encore souvent insuffisantes.
Un espoir d’amélioration pour l’Europe en 2025
Vu les performances impressionnantes de la bourse américaine, on serait aisément enclin à se montrer pessimiste à l’égard des perspectives de l’Europe. Pourtant, plusieurs facteurs sont susceptibles de jouer en faveur du Vieux continent l’année prochaine.
A commencer par la Chine. L’Europe a une économie ouverte, ce qui présente comme inconvénient que lorsque d’autres régions rencontrent des difficultés, cela se ressent en Europe également. Mais à l’inverse, si ces régions – et notamment la Chine en l’occurrence – reprennent du poil de la bête, les entreprises européennes en profiteront également, et nous pensons ici tout particulièrement au secteur du luxe. De plus, l’Europe entretient de meilleures relations politiques avec la Chine que les Etats-Unis, comme le prouvent notamment les négociations menées entre la Chine et l’Union européenne dans le sillage des taxes douanières sur les véhicules électriques.
Un deuxième élément est l’environnement des taux d’intérêt. En Europe, le financement revêt pour 70% la forme de prêts bancaires, généralement de courte durée. Au fil du cycle d’abaissements des taux de la BCE, les taux d’intérêt inférieurs sont donc susceptibles de raviver l’intérêt pour les emprunts. Force est en tout cas de constater que l’enquête européenne sur la distribution du crédit bancaire renvoie d’ores et déjà une image plus optimiste…
En troisième lieu, nous épinglerons l’appréciation du dollar. Les taxes douanières pourraient en effet faire grimper le dollar, et donc améliorer la compétitivité de l’Europe. Depuis septembre, l’USD a déjà progressé de 5% par rapport à l’euro.
La victoire de Donald Trump pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives pour la guerre en Ukraine. S’il parvient, comme il le prétendait avant les élections, à mettre fin au conflit armé en se posant en médiateur, le marché de l’énergie pourrait se normaliser, avec à la clé une diminution des prix.
L’Europe aussi a ses points forts
Si les Etats-Unis jouent un rôle de premier plan dans le domaine de l’innovation, en particulier en cette période marquée par la révolution de l’intelligence artificielle, il ne faudrait pas en oublier que l’Europe est elle aussi une référence pour le reste du monde dans divers secteurs comme celui des articles de luxe, l’industrie alimentaire, la construction automobile, l’industrie pharmaceutique et la biotechnologie.
Chiffres clés du 26/11/2024
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 |
4187,13 |
-1,44% |
12,93% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
505,90 |
-0,57% |
5,61% |
USA: S&P500 |
6021,63 |
0,57% |
26,24% |
Japon: Nikkei |
38442,00 |
-0,87% |
14,88% |
Chine: Shangai Composite |
3259,76 |
-0,12% |
9,57% |
Hongkong: Hang Seng |
19159,20 |
0,04% |
12,39% |
Euro/dollar |
1,05 |
-0,06% |
-5,11% |
Brent pétrole |
73,48 |
0,51% |
-5,42% |
Or |
2629,06 |
-0,09% |
27,29% |
Taux belge à 10 ans |
2,84 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,20 |
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Taux américain à 10 ans |
4,30 |
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Source: Refinitiv Datastream