Sommaire
- Jerome Powell s’est montré (encore) plus faucon que prévu.
- Tant les obligations que les actions ont plongé.
- Jerome Powell est-il le Grincheux qui voulait gâcher Noël ?
- 2025 sera une année très volatile.
Encore plus faucon que prévu
Pour son dernier fait d’armes avant Noël, Jerome Powell a procédé à l’abaissement des taux de 25 points de base auquel le marché s’attendait. Dans ses commentaires, par contre, le président de la Fed s’est montré (encore) plus faucon que prévu. En substance, Jerome Powell a déclaré que l’économie américaine est toujours en forme – dans une forme étonnante, même – et que l’on peut s’attendre à ce qu’elle le reste en 2025. Il n’est donc plus question de récession, ce qui peut sembler une bonne nouvelle.
Cependant, la bourse est beaucoup plus tributaire des taux d’intérêt que du cycle économique. Autrement dit, elle préfère de loin une économie un peu plus faible, pourvu que les taux d’intérêt diminuent, à la situation inverse. Subtilement, le président de la Fed a ajouté que cet abaissement des taux avait fait l’objet de discussions, mais qu’il s’agissait sans doute de la bonne décision. Reste à espérer que les banquiers centraux eux-mêmes y croient…
Quoi qu’il en soit, cela signifie que la Fed tiendra désormais davantage compte des statistiques, et en particulier de l’inflation, et qu’elle voudra y voir une amélioration avant d’envisager un nouvel abaissement des taux. Selon ses propres prévisions, la Fed table d’ici la fin 2025 sur une inflation des prix à la consommation de 2,1%. Ce niveau étant supérieur à l’objectif qu’elle s’est fixé, ses possibilités d’abaisser les taux s’en trouvent limitées. Dès lors, le marché ne tient plus compte que de 2 abaissements de 25 points de base en 2025 – nettement moins, donc, qu’il n’y a pas si longtemps.
Une baisse pour ainsi dire généralisée
Les réactions des marchés financiers étaient à prévoir. Lorsque la gravité ne s’atténue pas autant qu’on l’avait prévu, la plupart des classes d’actifs se retrouvent en difficulté. Tant les actions que les obligations ont chuté, de même que les métaux précieux, le bitcoin et bien d’autres actifs. De quoi nous rappeler que lorsque les taux d’intérêt se mettent à grimper dans le sillage de l’inflation, la plupart des actifs ont tendance à évoluer tous ensemble dans la mauvaise direction, ce qui ne nous facilite pas la tâche lorsqu’il s’agit de composer un portefeuille bien diversifié. Dans un monde aux prises avec l’inflation, les choses prennent souvent une tournure beaucoup plus complexe…
Jerome Powell est-il le Grincheux qui voulait gâcher le rallye de Noël ?
Habituellement plutôt apprécié dans les catacombes de Wall Street, Jerome Powell passe à présent pour le Grincheux qui voulait gâcher Noël, ou du moins le rallye de Noël. Je vous l’accorde, l’optimisme ambiant était peut-être excessif, surtout sur les marchés américains et en particulier à l’égard du complexe technologique. Car le marché au sens large, lui, était déjà en proie à une correction depuis une dizaine de jours. Le Dow Jones a enchaîné 10 sessions en berne, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 1974. La progression persistante de plusieurs des valeurs technologiques favorites a masqué ce repli du marché dans son ensemble du fait du poids qu’elles représentent au sein des indices. Mais hier, même les indices ont été rattrapés par la réalité. Techniquement, il ne s’est pourtant pas passé grand-chose, et le repli auquel nous venons d’assister peut encore facilement passer pour une correction d’une situation résolument surachetée. Ce qui n’empêche qu’il va nous falloir l’année prochaine surveiller de très près l’inflation, les taux d’intérêt, l’économie et les banques centrales, sans parler du contexte géopolitique…
2025 s’annonce volatile
Lentement mais sûrement, tout le monde se prépare aux vacances de Noël. Mais comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, 2025 s’annonce très volatile vu l’incertitude géopolitique et économique. Ce n’est sans doute pas pour rien que le concept d’investissement "hamac" a acquis autant de notoriété en 2024: miser sur le S&P 500 et suivre de loin la prestation de ses placements sans quitter son hamac… Assurément, si le S&P 500 surperforme systématiquement le reste du marché en raison du poids représenté par une poignée de grosses pointures technologiques, il y a de quoi ôter à l’investisseur l’envie de chercher plus loin. Mais cela pourrait donc changer en 2025. La gestion active, la recherche et l’analyse, et surtout la maîtrise de ses émotions redeviendront alors les clés du succès. Au lieu d’un hamac, c’est un parcours de cordes qui attend l’investisseur. La possibilité de viser plus haut, à condition de s’en donner la peine. Mais d’abord, profitons de ces vacances de Noël. Comme dit la chanson de Queen, "It’s been a long hard year, but thank God it’s Christmas". Il me reste donc à vous souhaiter d’excellentes fêtes et une année heureuse et prospère, et à vous donner rendez-vous en 2025 pour de nouvelles aventures…
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Chiffres clés du 19/12/2024
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 |
4204,57 |
-1,10% |
13,40% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
506,66 |
-1,51% |
5,77% |
USA: S&P500 |
5867,08 |
-0,09% |
23,00% |
Japon: Nikkei |
38813,58 |
-0,69% |
15,99% |
Chine: Shangai Composite |
3370,03 |
-0,36% |
13,28% |
Hongkong: Hang Seng |
19752,51 |
-0,56% |
15,87% |
Euro/dollar |
1,04 |
-0,89% |
-6,04% |
Brent pétrole |
72,86 |
-1,71% |
-6,22% |
Or |
2588,30 |
-1,92% |
25,31% |
Taux belge à 10 ans |
2,91 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,31 |
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Taux américain à 10 ans |
4,57 |
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Source : Refinitiv Datastream