Fraîcheur automnale
Lentement mais sûrement, l’été fait place à l’automne. Aux chaudes journées de juillet et août succède une agréable fraîcheur. Ces dernières semaines, nous avons vu déferler quelques statistiques qui trahissaient un refroidissement marqué et surtout rapide de l’économie, en particulier aux Etats-Unis. Il faut dire que cela faisait plusieurs mois que nous nous étonnions de la vigueur persistante de cette même économie américaine. Après le Livre Beige de la Fed qui renvoyait plutôt l’image d’une stagnation de la plus grande économie au monde, nous avons eu droit à un rapport sur l’emploi peu engageant lui aussi : à peine 25.000 nouveaux emplois, alors qu’il en faut entre 50.000 et 75.000 pour maintenir le niveau du chômage. De plus, la création d’emploi depuis le début de l’année a été revue à la baisse de près d’un million d’unités et hier, le nombre de nouvelles demandes d’allocations de chômage (les "initial jobless claims") ont atteint un nouveau record. Bref, l’économie américaine est en proie à un refroidissement plutôt rapide. Reste à espérer que cette vague de fraîcheur restera agréable…
Cela dit, la Fed s’apprête à abaisser les taux, selon toute probabilité une première fois lors de sa réunion des 16 et 17 septembre pour parvenir à un total de trois abaissements cette année. Jerome Powell avait déjà évoqué cette possibilité dans son discours prononcé à Jackson Hole, et force est d’admettre que la croissance laisse entrevoir, depuis lors, un ralentissement. L’inflation laisse d’ailleurs à la Fed une marge de manœuvre également : le PPI, qui reflète l’inflation des prix des producteurs, s’est récemment révélé inférieur aux attentes. Le CPI (Indice des Prix à la Consommation) publié hier affichait, il est vrai, encore un niveau supérieur à l’objectif. Cette statistique n’empêchera pas, à elle seule, un abaissement des taux en septembre. Voilà qui prouve, une fois de plus, que lorsque la Fed doit choisir entre son objectif de croissance et son objectif d’inflation, sa priorité va à la croissance, au risque de faire augmenter l’inflation. Et ce, avec ou sans les pressions que Donald Trump exerce par-dessus le marché…