Menu
Priority Banking
Private Banking
Wealth Management
La banque d'un monde qui change
Le prix du pétrole en proie à une tendance baissière
Actualité Suivre Suivre la catégorie
2 OCT

Le prix du pétrole en proie à une tendance baissière

2-10-2025
Patrick Casselman – Senior Equity Specialist
Patrick Casselman Senior Equity Specialist
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Rédigé le 2-10-2025 09:19
Publié le 2-10-2025 09:19
Vu les augmentations substantielles de la production opérées par l’OPEP et d’autres pays, l’éventuelle perturbation des exportations pétrolières russes n’empêcheront probablement pas les prix du pétrole de continuer à baisser.
Lire plus tard
Twitter LinkedIn Email Imprimer

Sommaire

  • Antécédents des limitations de production de l’OPEP
  • L’OPEP veut reconquérir des parts de marché
  • Les conflits géopolitiques et la menace de sanctions ont tout de même fait contrepoids
  • Quand les sanctions ne font pas d’effet, il reste l’offensive…
  • Un risque accru d’excédent de l’offre et de baisse des prix du pétrole

Antécédents des limitations de production de l’OPEP

En 2022, le prix du baril de Brent a encore atteint un record de 120 USD après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les sanctions occidentales infligées dans la foulée à la Russie, le deuxième plus gros producteur de pétrole au monde. Depuis lors, cependant, les prix du pétrole sont en proie à une tendance baissière et ont entretemps presque diminué de moitié. Ce revirement s’explique par le fait que la demande mondiale de pétrole n’augmente quasiment plus en raison de la transition énergétique (énergie renouvelable, électrification, véhicules électriques…), ainsi que par l’augmentation substantielle de l’offre, en particulier dans les pays ne faisant pas partie de l’OPEP.

Lorsque les prix se sont mis vers la fin 2022 à diminuer sous la menace d’un excédent de l’offre, les pays de l’OPEP+ (incluant la Russie) ont entrepris de limiter la production en trois phases : d’abord à raison de 2 millions de barils par jour à partir d’octobre 2022, puis à raison de 1,65 million de barils de plus à partir d’avril 2023, auxquels est venue s’ajouter en novembre 2023 une réduction additionnelle "volontaire" de 2,2 millions de barils. Soit un total de 5,85 millions de barils par jour représentant 5,7% de la production mondiale et environ 12% de la capacité de l’OPEP.

L’OPEP veut reconquérir des parts de marché

Ces limitations de la production de l’OPEP ont toutefois été assez rapidement compensées par une expansion notable de la capacité de certains pays extérieurs à l’OPEP, comme les Etats-Unis, le Canada, le Brésil et la Guyane. Sur l’insistance de l’Arabie saoudite, qui détient le plus de capacité de réserve et qui voyait sa part de marché fondre comme neige au soleil, les pays de l’OPEP+ ont décidé de renoncer progressivement aux limitations de production. Le cartel a ainsi dans un premier temps atténué progressivement ses réductions volontaires de 2,2 millions de barils par jour entre avril et septembre 2025. A la surprise du marché, l’organisation n’en est cependant pas restée là et a décidé début septembre de procéder en octobre à une légère augmentation de sa production. Le marché attend à présent non sans une certaine appréhension l’issue de la réunion de l’OPEP qui se tiendra le week-end prochain, qui se soldera probablement par une accélération de la suppression des quotas de production restants. Quelles peuvent être les motivations du cartel ? S’agit-il de reconquérir des parts de marché au détriment des pays non membres qui avaient dans le passé fait fi de la discipline imposée en augmentant leur production, ou est-ce une manière de céder aux pressions exercées par Donald Trump, qui aimerait voir les prix du pétrole diminuer pour que l’inflation et les taux d’intérêt américains puissent se détendre ? A moins que l’OPEP ne veuille ainsi prouver au marché que la capacité de réserve réelle est inférieure aux quotas restants parce que plusieurs de ses membres n’ont pas respecté ces quotas ? Ou le cartel s’attend-il à ce que les éventuelles perturbations de l’offre dues aux conflits géopolitiques lui permettent d’augmenter sa production sans trop faire pression sur le prix du pétrole ?

Les conflits géopolitiques et la menace de sanctions ont tout de même fait contrepoids

En dépit du léger recul accusé depuis le début de l’année par le prix du pétrole (-12%), le marché pétrolier s’est jusqu’ici plutôt bien accommodé de ces importantes augmentations de la production. Bien sûr, on peut attribuer ce constat aux craintes récurrentes de perturbations de l’offre sous l’effet des conflits militaires au Moyen-Orient et en Ukraine. En juin, l’extension de la guerre de Gaza à l’Iran avait fait redouter au marché que l’Iran ne ferme le détroit d’Ormuz en guise de représailles. Des craintes qui se sont dissipées lorsque la violence militaire entre Israël et l’Iran s’est apaisée. En revanche, la rencontre peu fructueuse entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska a fait dégénérer la guerre en Ukraine, jusqu’à menacer la frontière orientale du territoire de l’OTAN. Donald Trump a menacé de durcir les sanctions à l’encontre de la Russie. Il a commencé par faire pression sur la Chine et l’Inde pour qu’elles cessent d’importer du pétrole russe, mais les deux pays ont fait front. Ensuite, il a voulu obliger les derniers pays de l’OTAN qui importent encore du pétrole russe à y renoncer immédiatement, mais les pays en question – la Turquie, la Hongrie et la Slovaquie – font la sourde oreille en raison des intérêts économiques et politiques qui sont en jeu. Résultat : la Russie exporte toujours 4,5 millions de barils de sa production totale de 10,5 millions de barils par jour : 2 millions à destination de la Chine, 1,6 million à destination de l’Inde, 0,6 million à destination de la Turquie et 0,3 million à destination de la Hongrie et de la Slovaquie.

Quand les sanctions ne font pas d’effet, il reste l’offensive…

Depuis un mois, l’Ukraine fait pleuvoir ses drones et ses missiles sur les raffineries et les terminaux d’exportation russes. L’objectif est double : assécher la source de financement de la guerre et paralyser dans le même temps le ravitaillement en diesel de l’armée russe. La tactique semble en partie porter ses fruits, car la Russie n’exporte plus de diesel pour l’instant afin de conserver sa capacité de raffinage restante pour subvenir à ses propres besoins.

Un risque accru d’excédent de l’offre et de baisse des prix du pétrole

Pourtant, il est peu probable que l’on parvienne à enrayer totalement les exportations pétrolières russes. De plus, le volume qui disparaîtrait temporairement pourra être largement compensé par les augmentations de production de l’OPEP (3,5 millions de barils restants par jour) et par plusieurs nouveaux projets qui deviendront opérationnels dans les mois à venir dans les pays non membres de l’OPEP (1,5 million de barils, principalement au Brésil et en Guyane). Cette offre excédentaire croissante augmente la probabilité que les prix du pétrole continuent à diminuer dans les 6 mois à venir. Ce n’est qu’ensuite, en 2027, que la nouvelle offre se fera moins abondante et qu’un épuisement des gisements existants pourra engendrer une réduction progressive de l’offre. Quant à la demande de pétrole, elle n’augmentera probablement que très peu dans les années à venir (0,5% par an). Pour l’instant, le repli observé dans les pays occidentaux et en Chine sous l’effet de la transition énergétique est encore compensé par la demande croissante qui émane d’autres pays émergents (Inde, Afrique…), mais il est probable que la consommation mondiale de pétrole se mette à diminuer à partir de 2030. Le prix du pétrole va donc sans doute dans un premier temps baisser encore pour ensuite remonter à partir de 2027, même si les rebondissements géopolitiques inattendus sont toujours susceptibles de semer la volatilité dans l’intervalle…

Chiffres clés du 1/10/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 4907.77 1.81% 15.08%
Europe: Stoxx Europe 600 564.62 1.16% 11.23%
USA: S&P 500 6711.20 0.34% 14.10%
Japon: Nikkei 44550.85 -0.85% 11.67%
Chine: Shangai Composite 3882.78 0.00% 15.84%
Hongkong: Hang Seng 26855.56 0.00% 33.88%
Euro/dollar 1.17 -0.04% 13.42%
Brent pétrole 65.37 -2.55% -12.54%
Or 3867.58 0.88% 47.32%
Taux belge à 10 ans 3.26
Taux allemand à 10 ans 2.71
Taux américain à 10 ans 4.11

Source : LSEG Datastream

Cette lecture vous a-t-elle plu?

Retrouvez d’autres articles au travers de nos Newsletters quotidiennes et hebdomadaires

Je m’abonne

Votre expert

Patrick Casselman Senior Equity Specialist
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Partagez :
Lire plus tard
Les opinions exprimées sur ce site sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis

Rejoignez MyExperts

Restez au courant des dernières analyses en matière d'investissement

Déjà inscrit ?

Connectez-vous pour lire l'article.

Pas encore de compte ? S'inscrire