La Fed abaisse les taux comme prévu
Après une première série d’abaissements des taux en 2024 (qui avait ramené les taux directeurs de 5,5% à 4,5%) qui a été suivie d’une pause depuis le début de cette année pour évaluer l’impact des taxes douanières de Donald Trump sur l’inflation, la banque centrale américaine a franchi la semaine dernière un nouveau pas en direction de taux d’intérêt inférieurs. Le taux directeur a été réduit de 0,25% et donc ramené à 4,25%. On ne peut pas parler d’une grosse surprise car depuis les allusions lancées par Jerome Powell dans son discours prononcé à Jackson Hole, le marché était pour ainsi dire certain que la Fed abaisserait les taux lors de cette réunion. La raison invoquée n’était pas tant l’inflation, car celle-ci est avec ses 2,9% toujours supérieure à l’objectif de 2%, mais plutôt les signaux clairs d’un refroidissement du marché de l’emploi américain. La Fed poursuit en effet un double objectif: d’une part garder l’inflation sous contrôle, et d’autre part atteindre le plein emploi.
A en juger par les "dot plots", les gouverneurs de la Fed s’attendent pour les 2 prochaines réunions, qui se tiendront d’ici la fin de l’année, à de nouveaux abaissements des taux de 0,25% à chaque fois, suivis d’un autre en 2026, soit une réduction totale de 1% qui ramènera le taux directeur à 3,5%. C’est un peu moins que le consensus moyen du marché, qui espère un abaissement total de 1,5%. Jerome Powell a également indiqué que le risque inflationniste n’était pas encore entièrement écarté.
Cependant, le marché ne s’est pas laissé abattre et a apprécié cette première amorce d’une nouvelle série d’abaissements des taux. Les bourses américaines, qui avaient déjà anticipé cette décision, ont grimpé encore un peu lorsqu’elle a été officialisée. Les valeurs de croissance, traditionnellement sensibles à l’évolution des taux d’intérêt, sont logiquement celles qui en ont profité le plus.
Sur les marchés obligataires et les marchés des changes, nous avons par contre observé une légère correction par rapport au mouvement anticipatif qui avait précédé. Depuis la publication des statistiques de l’emploi empreintes de faiblesse, les taux obligataires avaient diminué en prévision de l’abaissement probable des taux, mais ils ont laissé entrevoir une légère remontée dans le sillage de la décision de la Fed. Le dollar, après un petit accès de faiblesse en prévision de la réduction des taux directeurs, est pour sa part parvenu à légèrement s’apprécier. Le fameux phénomène "Sell on the news"…