Sommaire
- Black Friday: l’irrésistible expansion de la fête du consumérisme.
- L’Europe en quête d’un difficile repositionnement.
- La prouesse de la Chine en 2025 est-elle à la portée de l’Europe?
Retour deux mille ans en arrière
Il faut toujours un peu de chance dans la vie et les Romains l’avaient déjà bien compris il y a deux mille ans. Au point de hisser cette chance au rang de déesse et de la baptiser Fortuna… Cela dit, les Romains avaient effectivement tendance à déifier tout ce qui les arrangeait. Ils avaient aussi une déesse Victoria et une autre répondant au nom de Concordia à laquelle ils dédièrent même un temple au cœur du Forum Romain, le centre névralgique de leur empire qui s’étendait au monde entier.
Black Friday
Si César et les siens avaient encore voix au chapitre, Black Friday aurait sans doute, lui aussi, pu prétendre au statut divin. Cette grande fête du consumérisme est devenue un véritable festival de réductions et de promotions – réelles et fallacieuses. De plus, le phénomène ne se limite plus à un seul jour. Ce lundi, par exemple, a été rebaptisé Cyber Monday, le petit frère en ligne de Black Friday. A eux deux, ces enfants terribles du commerce décident de la réussite ou de l’échec de l’année entière de nombre de distributeurs et détaillants. Et reconnaissons qu’ils déçoivent rarement les attentes. Année après année, les ventes augmentent dans des proportions qui dépassent généralement de loin l’inflation. Sans compter cette flexibilité qui est de plus en plus souvent proposée d’acheter maintenant et de payer plus tard…
Quoi qu’il en soit, la tradition du Black Friday et les coutumes apparentées donnent le tournis aux caisses enregistreuses, physiques ou virtuelles, et profitent à l’ensemble de l’économie. Un phénomène que nous savons apprécier à sa juste valeur, tout comme les Romains en leur temps…
Résilience
Aujourd’hui, on évoque la "résilience" de l’économie, du moins, aux Etats-Unis où, en dépit de l’affaiblissement du marché de l’emploi, la croissance économique proprement dite évolue toujours favorablement. En Europe, la résilience se matérialise plutôt dans un redressement, quoi que timide, de la conjoncture économique. Le coût élevé de l’énergie, l’endettement important, la guerre toute proche qui fait rage et fait s’envoler les coûts, des partenaires commerciaux qui font pleuvoir les taxes douanières… : le Vieux continent a son lot de revers à encaisser. Il est rare qu’on lise encore quelque chose de positif à son sujet, pour autant que le sujet soit d’ailleurs abordé d’ailleurs … car nombre d’études ne semblent plus se focaliser que sur les Etats-Unis et la Chine…
Une opportunité
Ceci dit, ce pessimisme pourrait être une opportunité pour l’investisseur. Car moins il y a de raisons de croire au potentiel d’une région, plus il est aisé pour cette région de surprendre agréablement le marché. C’est exactement ce qui est arrivé cette année en Chine. Pourquoi l’Europe n’y parviendrait-elle pas, elle aussi? Pour y arriver, sans doute devra-t-elle s’affranchir de son excès de réglementations. La sphère politique semble l’avoir compris grâce, notamment, à la prise de conscience déclenchée par le rapport Draghi… Mais, dans la pratique, il reste du pain sur la planche. Il faudrait aussi renoncer à l’attitude pontifiante que nous affichons volontiers à l’égard des autres pays et régions. L’heure est à la realpolitik, un monde où la loi du plus fort l’emporte sur les nobles principes (occidentaux) sur lesquels repose – ou devrais-je dire "reposait"? – l’ordre mondial d’après-guerre.
Au boulot!
Le moment est donc venu de passer à l’action. L’Europe dispose toujours d’énormément de connaissances et de capitaux. Des capitaux qui devraient, idéalement, être investis en faveur d’une expansion de l’économie européenne. Contrairement aux Américains, les Européens investissent beaucoup moins en actions et beaucoup plus en obligations. Et lorsqu’ils optent pour des actions, une part importante de leurs capitaux prend la direction des actions américaines.
En soi, cela n’a rien d’étonnant. En ce 21e siècle, l’indice boursier américain a grimpé en moyenne d’environ 6,5% par an. Son homologue européen, le Stoxx Europe 600, a dû se contenter d’une progression annuelle de 1,6%. Si nous voulons que cela change, il va nous falloir redessiner l’environnement concurrentiel de nos entreprises. Et là, les regards se tournent à nouveau vers Bruxelles et Strasbourg… Les plans d’investissement colossaux, surtout en Allemagne, sont prometteurs mais l’argent ne doit pas venir que des pouvoirs publics. Le capital privé doit être mobilisé. Ce capital existe mais, aujourd’hui, il n’est pas suffisamment exploité. Cette mobilisation est possible mais lorsqu’elle peut déboucher sur de bonnes affaires …
Pas de Black Friday en bourse
En bourse, l’enthousiasme des investisseurs ne faiblit pas. Black Friday ou non, pas de prix bradés au pays des actions… D’une manière générale, les actions affichent des valorisations correctes, voire exigeantes pour certaines. Mardi, nous aurons l’occasion de découvrir les chiffres de l’inflation en Europe. Selon les prévisions, celle-ci devrait ressortir à un peu plus de 2%, ce qui pourrait dissuader la BCE de donner un coup de pouce à l’économie en abaissant à nouveau les taux.
Chiffres clés du 28/11/2025
|
| Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
| Belgique: Bel-20 |
5036,86 |
-0,05% |
18,11% |
| Europe: Stoxx Europe 600 |
576,43 |
0,25% |
13,55% |
| USA: S&P 500 |
6849,09 |
0,54% |
16,45% |
| Japon: Nikkei |
50253,91 |
0,17% |
25,97% |
| Chine: Shangai Composite |
3888,60 |
0,34% |
16,02% |
| Hongkong: Hang Seng |
25858,89 |
-0,34% |
28,91% |
| Euro/dollar |
1,16 |
0,09% |
12,08% |
| Brent pétrole |
63,24 |
0,08% |
-15,39% |
| Or |
4200,10 |
1,08% |
59,98% |
| Taux belge à 10 ans |
3,19 |
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| Taux allemand à 10 ans |
2,69 |
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| Taux américain à 10 ans |
4,02 |
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