Sommaire
- Une remontée boursière impressionnante
- Donald Trump commence-t-il à changer son fusil d’épaule ?
- Le comble de l’incertitude est-il derrière nous ?
- Le prix de l’or a atteint un nouveau record
- Les résultats du premier trimestre restent positifs, mais les entreprises mettent en garde contre l’impact de la guerre commerciale
- Au programme de cette semaine…
Une remontée boursière impressionnante
En dépit du recul de 2,7% accusé lundi dernier à cause des menaces proférées par Donald Trump à l’encontre de Jerome Powell, le président de la Fed, le S&P 500 a grimpé de 4,6% sur une base hebdomadaire. Le Stoxx Europe 600 a quant à lui progressé de 2,8% la semaine dernière et est donc à nouveau dans le vert si l’on considère son évolution depuis le début de l’année. Les deux indices ont signé une remontée de 11% depuis leur plancher du 8 avril, mais ils affichent toujours des niveaux de respectivement 10% et 8% inférieurs à leur record de février.
En termes de secteurs, nous avons observé la semaine dernière la tendance inverse des semaines précédentes : une vigoureuse remontée du complexe technologique et des secteurs cycliques, tandis que les secteurs défensifs sont cette fois restés à la traîne.
Donald Trump commence-t-il à changer son fusil d’épaule ?
Après l’annonce de taxes douanières exorbitantes à l’occasion du fameux "Liberation Day" du 2 avril et l’escalade de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, l’incertitude engendrée par la politique de Donald Trump a sans doute atteint son paroxysme lundi dernier, lorsque ce dernier s’est mis à faire pression sur Jerome Powell pour qu’il abaisse immédiatement les taux afin de sauver l’économie américaine de la récession. Les marchés ont été à ce point choqués par cette tentative de miner l’indépendance de la Fed que la tendance "sell America" n’a fait qu’empirer, touchant à la fois les actions et les obligations américaines et le dollar. Effrayé par cette réaction des marchés et suivant les recommandations de ses conseillers économiques, Donald Trump a assuré le lendemain qu’il n’avait pas l’intention de licencier le président de la Fed.
Son discours à propos de la Chine s’est aussi soudain fait beaucoup plus conciliant : "we are going to be very nice", "Xi is a good friend" et "les taxes douanières à l’égard de la Chine pourraient être largement réduites dans le cadre d’un accord commercial". C’est le moins qu’on puisse dire, car avec les tarifs réciproques de 145% et 125%, le commerce entre les deux grandes puissances économiques est pour ainsi dire retombé au point mort. Le ministre des Finances Scott Bessent a déjà prévenu que les négociations commerciales avec la Chine pourraient facilement durer deux ans, mais peut-être qu’un accord provisoire pourra être trouvé. Pour les autres pays, Donald Trump avait déjà annoncé une suspension de 90 jours, au terme de laquelle les tarifs annoncés précédemment seraient ramenés à un niveau plus modéré de 10% en attendant un accord commercial. La première ministre italienne Giorgia Meloni a d’ores et déjà préparé le terrain pour des négociations avec l’Union européenne.
Le comble de l’incertitude est-il derrière nous ?
Sans doute Donald Trump a-t-il toujours eu l’intention d’asséner d’abord des droits de douane prohibitifs pour pouvoir ensuite extorquer aux autres pays des engagements (à acheter davantage de produits américains) dans le cadre d’accords commerciaux en échange de tarifs certes plus raisonnables, mais tout de même plus élevés qu’auparavant pour renflouer au passage le Trésor américain. Cependant, l’onde de choc provoquée par cette tactique a causé à l’économie un préjudice considérable (sous la forme d’une perte de confiance des consommateurs, d’un report des investissements des entreprises, etc.) qui ne se dissipera que progressivement.
Quoi qu’il en soit, nous avons l’impression que l’incertitude au sujet de la politique de Donald Trump a dans l’intervalle atteint son comble et que l’heure est à présent à la négociation.
Un accord – ou du moins un cessez-le-feu – semble à présent plus proche en Ukraine également, ce qui pourrait profiter au sentiment.
Le prix de l’or a atteint un nouveau record
Cette incertitude cuisante sur le front politique et économique a fait atteindre mardi au prix de l’or un nouveau record historique de 3500 USD, soit une progression de plus de 30% depuis le début de l’année et d’environ 70% depuis début 2024. Après la guerre commerciale, l’ingérence du président américain dans la politique de la Fed avait en effet également fait naître des doutes quant à la viabilité du système financier. Mais après la désescalade des derniers jours et l’espoir d’un cessez-le-feu en Ukraine, nous avons assisté à quelques prises de bénéfices.
Les résultats du premier trimestre restent positifs, mais les entreprises mettent en garde contre l’impact de la guerre commerciale
En dépit des défis macroéconomiques, les résultats rapportés par les entreprises pour le premier trimestre sont jusqu’ici pour la plupart positifs. Les banques américaines sont même parvenues à profiter de la volatilité à travers le dynamisme des bourses et des marchés obligataires. Il se pourrait aussi que les consommateurs et les entreprises importatrices se soient encore hâtés de faire quelques achats avant l’entrée en vigueur des tarifs douaniers majorés.
Cela dit – et on les comprend –, les investisseurs attachent encore plus d’importance aux perspectives avancées par les entreprises qu’aux résultats proprement dits. Or, ces prévisions sont pour le moins mitigées, nombre d’entreprises mettant en garde contre l’impact négatif de la guerre commerciale, tant à cause des taxes douanières elles-mêmes que du ralentissement de l’afflux de commandes qui en découle.
Au programme de cette semaine…
Cette semaine, l’attention des investisseurs sera partagée entre la suite de la saison des résultats – avec notamment les publications de 4 des "Magnificent Seven" (Apple, Amazon, Meta et Microsoft) – et les statistiques macroéconomiques. Sur ce front, nous découvrirons les taux de croissance du premier trimestre en Europe et aux Etats-Unis (avec, spécialement pour ces derniers, un ralentissement substantiel attendu), les indicateurs de confiance mensuels ISM et PMI, le rapport sur l’emploi américain et l’inflation européenne. Et espérons qu’au milieu de cette tornade de chiffres, nous aurons aussi droit à quelques bonnes nouvelles au sujet des négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine…
Chiffres clés du 21/4/2025 au 25/4/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4306.05 |
2.58% |
0.97% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
520.45 |
2.77% |
2.53% |
USA: S&P 500 |
5525.21 |
4.59% |
-6.06% |
Japon: Nikkei |
35705.74 |
2.81% |
-10.50% |
Chine: Shangai Composite |
3295.06 |
0.56% |
-1.69% |
Hongkong: Hang Seng |
21980.74 |
2.74% |
9.58% |
Euro/dollar |
1.14 |
0.16% |
9.79% |
Brent pétrole |
66.95 |
-1.52% |
-10.42% |
Or |
3272.50 |
-0.94% |
24.65% |
Taux belge à 10 ans |
3.07 |
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Taux allemand à 10 ans |
2.47 |
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Taux américain à 10 ans |
4.26 |
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