Quel impact pour le secteur pharmaceutique ?
Pour les investisseurs, le décret présidentiel en question n’a pas eu autant d’impact qu’on ne l’avait craint. Après avoir chuté plus tôt dans la journée, les actions pharmaceutiques ont finalement clôturé la session en hausse.
Le texte reste, en effet, assez vague au sujet des aspects pratiques. D’importants points d’interrogation subsistent également quant aux modalités de la mise en œuvre. Les entreprises pourront-elles, pour les médicaments déjà homologués, augmenter les prix pratiqués dans les pays développés afin de permettre aux Etats-Unis de payer moins ? Sera-t-il possible, dans la pratique, d’importer des médicaments d’autres pays à des prix inférieurs ?
A ce stade, le décret présidentiel porte uniquement sur les prix des médicaments obtenus par le biais des canaux fédéraux (Medicare et Medicaid). Bien que ces prix soient supérieurs à la moyenne des prix pratiqués en Europe, la différence est moins prononcée (30% seulement). Pour les entreprises pharmaceutiques européennes, une réduction de 30% du prix des médicaments obtenus par le biais des canaux fédéraux devrait avoir, en moyenne, un impact d’environ 13% sur le bénéfice par action en 2026. Mais ces estimations ne tiennent pas compte des éventuelles mesures que les entreprises pourraient prendre pour atténuer cet effet.
De plus, le décret devra d’abord être approuvé par le Congrès, ce qui n’a rien d’une évidence vu l’historique de ce thème et le comportement de vote adopté dans le passé par les Démocrates et les Républicains.
Jusqu’ici, le secteur ne semble donc pas s’inquiéter outre mesure de ce décret présidentiel, dont la faisabilité et la mise en œuvre concrète sont encore entourées de nombreux doutes et points d’interrogation.