Sommaire
- Le discours de Jerome Powell à Jackson Hole a ravivé l’espoir d’un abaissement des taux en septembre.
- Dans la foulée, le S&P 500 a retrouvé la force de rattraper ses pertes antérieures.
- L’Europe espère toujours une paix négociée en Ukraine.
- Cap sur les résultats de Nvidia mercredi après-bourse.
Fera, fera pas
On raconte que, si la banque centrale américaine a décidé, en 1982, de transférer son symposium annuel à Jackson Hole, c’était parce qu’il y avait, aux alentours, de très beaux endroits où pratiquer la pêche à la mouche, le passe-temps favori du président de la Fed de l’époque, Paul Volcker. Ce même Paul Volcker qui était brillamment parvenu à combattre l’inflation excessive à coups de relèvements des taux énergiques…
Avec Donald Trump comme président, cette politique ne lui vaudrait probablement plus le même succès qu’auprès de son prédécesseur républicain de l’époque, Ronald Reagan. Quoi qu’il en soit, le débat sur l’inflation est encore au cœur de la présidence de Donald Trump. Encore que, pour l’instant, il ne s’agisse que d’une crainte d’inflation. Les chiffres, eux, restent raisonnables, jusqu’ici. De là à dire qu’il en demeurera ainsi, il y a un pas que nous n’oserions franchir. Car les effets de la politique de Donald Trump sur l’économie sont loin d’être déjà tous visibles…
Jerome Powell, à qui incombe la décision d’abaisser ou non les taux directeurs américains, en est bien conscient. Le refroidissement du marché de l’emploi voudrait qu’il soutienne l’économie en abaissant les taux. Cependant, les retombées encore inconnues de la nouvelle augmentation des taxes douanières opérée au début du mois incitent le président de la Fed et plusieurs autres membres du Federal Open Market Committee à la prudence. En ce moment, la moyenne des droits de douane américains avoisine les 18%, venant d’un peu plus de 2% en début d’année. Une différence de cette ampleur devrait pourtant avoir un impact sur les prix…
Le fossé entre les "Magnificent Seven" et le reste du marché est toujours présent
Si les entreprises choisissent de ne pas répercuter l’augmentation de prix des biens importés sur leurs prix de vente, leurs marges bénéficiaires devraient s’en ressentir mais, jusqu’ici, cela ne semble pas être le cas. Les bénéfices rapportés par les entreprises américaines au deuxième trimestre dépassaient les attentes. Mais, si on y regarde de plus près, une surprise nous attend: en réalité, ce sont surtout les "Magnificent Seven" – rappelez-vous, ce fameux petit club sélect de géants technologiques misant sur l’intelligence artificielle – qui ont vu leurs bénéfices augmenter dans des proportions spectaculaires. On parle d’environ 26% en moyenne en glissement annuel. Pour les 493 autres actions du S&P 500, cette croissance bénéficiaire moyenne n’a guère dépassé 1%. Quant à savoir si ce phénomène est appelé à durer, c’est autre chose. La philosophie d’un système capitaliste n’est-elle pas, pour les entreprises, de s’efforcer de maximaliser leurs bénéfices ?
Un abaissement des taux en septembre est à nouveau plus probable
Mais revenons à Jackson Hole. Jerome Powell a prononcé les mots que les investisseurs voulaient entendre. Par exemple, il a reconnu que le marché de l’emploi américain aurait besoin d’un abaissement des taux. Quant à l’hypothèse que les taxes douanières n’amplifient que temporairement l’inflation, il l’a qualifiée de "raisonnable". En réaction, le marché s’est remis à croire à un abaissement des taux pour la prochaine réunion de la Fed, en septembre. Cet espoir s’était émoussé, plus tôt dans la semaine, après la publication d’indices PMI positifs. Mais voilà donc que tout s’arrange : vendredi, en quelques minutes, Wall Street a rattrapé ses pertes de toute la semaine.
Les bourses européennes ont connu une belle semaine également. Même si le sommet sur la guerre en Ukraine n’a livré que de faibles progrès, les Russes semblent, eux aussi, en avoir assez de la guerre. Pourtant, les déclarations du Kremlin indiquent une autre tendance et les conditions qu’il impose en échange des garanties de sécurité exigées par l’Ukraine tiennent davantage d’une capitulation totale de Kiev que d’une paix négociée...
Cette semaine, nous guetterons surtout les résultats de Nvidia qui seront publiés mercredi après-bourse. Seront-ils de nature à entretenir le rêve de l’intelligence artificielle ?
Chiffres clés du 18/8/2025 au 22/8/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4848.12 |
1.55% |
13.68% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
561.31 |
1.40% |
10.58% |
USA: S&P 500 |
6466.91 |
0.27% |
9.95% |
Japon: Nikkei |
42633.29 |
-1.72% |
6.86% |
Chine: Shangai Composite |
3825.76 |
3.49% |
14.14% |
Hongkong: Hang Seng |
25339.14 |
0.27% |
26.32% |
Euro/dollar |
1.17 |
0.05% |
13.16% |
Brent pétrole |
67.77 |
2.98% |
-9.33% |
Or |
3376.40 |
1.01% |
28.61% |
Taux belge à 10 ans |
3.25 |
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Taux allemand à 10 ans |
2.72 |
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Taux américain à 10 ans |
4.26 |
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