Sommaire
- Le dollar a perdu du terrain depuis janvier, mais rebondit depuis peu.
- La politique de la FED influence fortement sa trajectoire.
- Une monnaie qui est au cœur des tensions mondiales.
- Certaines banques centrales jouent la diversification.
- Le dollar reste central, mais la chorégraphie monétaire mondiale évolue.
- L’Europe attire de nouveaux capitaux.
La FED change de rythme, le dollar ajuste ses pas
Depuis janvier, le billet vert a perdu près de 12% face à l’euro, passant de 1,02 USD à environ 1,16 USD début de ce mois. Ce recul s’explique par différents facteurs qui ont évolué au cours de ces derniers mois.
Le premier facteur est un avertissement envoyé par l’économie au niveau des chiffres sur l’emploi. Cela a amené la FED à prendre la décision de baisser son taux directeur. En effet, en août dernier, le taux de chômage américain est passé de 4,2% à 4,3% par rapport à juillet. Le nombre de nouveaux demandeurs d’emplois a augmenté d’environ 148.000 personnes. Dans le même intervalle, le rythme de création d’emplois a, lui aussi, fléchit, à seulement 22.000 nouveaux postes proposés.
Nous anticipons désormais quatre baisses de taux dans les 12 prochains mois, portant le taux directeur à 3,25% à la fin du cycle. À court terme, les actifs américains deviennent moins rémunérateurs, ce qui réduit l’attrait du dollar.
Dette record, confiance en sourdine
Le second facteur concerne l’endettement du pays. La dette publique américaine dépasse désormais les 37.000 milliards de dollars, un niveau historique. Cela représente environ 124% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays. Les perspectives prévoient encore une augmentation d’au moins 3% dans les 5 prochaines années.
Les crédits d'impôt, les réductions fiscales et les lois comme la « Big Beautiful Bill » ont contribué à l'augmentation de la dette publique américaine. Bien que les taxes douanières apportent des perspectives de rentrées de plusieurs centaines de milliards de dollars, cette accumulation altère la crédibilité budgétaire du pays et alimente les doutes sur la pérennité du dollar comme valeur refuge.
Une devise au cœur des tensions mondiales
Les marchés financiers surveillent de près l'évolution des négociations commerciales et des accords bilatéraux. Un déficit commercial de plus de 60 milliards de dollars par mois (et plus de 425 milliards d’USD sur le premier trimestre 2025) confirme la dépendance structurelle des Etats-Unis aux importations. Cela traduit une économie qui consomme d’avantage qu’elle ne produit. Le net recul des marchés américains de vendredi dernier nous en a donné un bref exemple. La devise de Washington a, quant à elle, connu une volatilité modérée fluctuant entre 1,15 USD et 1,16 USD contre l’euro. Le dollar danse, mais parfois sur un fil. Il vacille, mais il ne tombe pas. Si la devise est restée stable ce lundi, le marché des actions américaines a terminé dans le vert grâce au changement de ton de Donald Trump.
Parallèlement, l'indépendance de la Réserve fédérale américaine (FED), qui est un pilier de la stabilité du dollar, est actuellement remise en question. Cet élément clé mérite également d’être surveillé. Les pressions politiques et les débats sur la politique budgétaire américaine suscitent des interrogations sur la capacité de la FED à maintenir une politique monétaire cohérente et indépendante.
L’or brille, la diversification s’accélère
Face à la volatilité du dollar, certaines banques centrales renforcent leurs réserves d’or : plus de 1000 tonnes ont été achetées en 2024. Ce mouvement porte les stocks officiels mondiaux à plus de 36.000 tonnes. Environ 60% des réserves de change mondiales et plus de 80% des transactions de change quotidiennes impliquent la devise américaine. Mais la diversification ne s’arrête pas là, l’euro, le yuan et d’autres devises gagnent du terrain.
Le dollar est aussi la monnaie de référence pour le commerce international, notamment pour les matières premières (pétrole, or, gaz) dont les prix sont quasi exclusivement libellés en dollars. Un dollar plus faible rend les matières premières plus abordables, pour les acheteurs non américains.
Le billet vert ralentit le pas, mais sa trajectoire reste déterminante pour les marchés, au vu de son image de baromètre de la confiance mondiale. Et actuellement, nous assistons à un rééquilibrage progressif du paysage monétaire mondial.
L’Europe attire de nouveau capitaux
Enfin, le dernier facteur que nous pouvons observer est l’évolution des rendements des Etats. L’écart de taux entre le vieux continent et les taux du Bon du Trésor américain se réduit de plus en plus. Pour un rendement sensiblement équivalent, l’Europe semble, actuellement, offrir des perspectives attractives. L’investisseur peut réfléchir avant d’entrer dans la danse avec la monnaie américaine, bercé par le rythme des taux. Cette dynamique renforce l’euro. Le dollar, lui, perd du terrain face aux devises actuellement plus solides et plus résilientes. Selon le FMI (Fonds Monétaire International), au premier trimestre de cette année, la part du dollar a diminué à 57,7% tandis que l’euro a gagné des parts en grimpant de 19,8% à environ 20,1%.
Malgré le léger rebond des derniers jours, le dollar continue sa danse hésitante. Les facteurs qui influencent sa valeur, sont réels, mais les États-Unis ont les moyens de prendre des mesures pour renforcer leur économie et leur devise. Ses prochains mouvements dépendront de l’orientation de la FED, des données économiques américaines et des tensions géopolitiques et commerciales, offrant aux investisseurs un contexte à surveiller de près.
Chiffres clés du 13/10/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4971.59 |
1.02% |
16.58% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
566.63 |
0.44% |
11.62% |
USA: S&P 500 |
6654.72 |
1.56% |
13.14% |
Japon: Nikkei |
48088.80 |
0.00% |
20.54% |
Chine: Shangai Composite |
3889.50 |
-0.19% |
16.04% |
Hongkong: Hang Seng |
25889.48 |
-1.52% |
29.06% |
Euro/dollar |
1.16 |
-0.16% |
11.65% |
Brent pétrole |
63.35 |
0.84% |
-15.24% |
Or |
4097.05 |
2.25% |
56.06% |
Taux belge à 10 ans |
3.22 |
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Taux allemand à 10 ans |
2.63 |
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Taux américain à 10 ans |
4.05 |
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