Sommaire
- Le S&P 500 reprend le cap des 6000
- Incertitude persistante quant aux tarifs douaniers
- Les indicateurs de confiance et chiffres sur l’emploi américains
- La BCE abaisse ses taux comme attendu, puisque l’objectif d’inflation est atteint
- Guetter l’inflation américaine
- Evolution des négociations commerciales
- Le projet de loi "Big Beautiful Bill" entraîne une rupture entre Trump et Musk
Le S&P 500 reprend le cap des 6000
La semaine dernière, le Stoxx Europe 600 a progressé de 1% et le S&P 500 de 1,5%. L’indice boursier américain a repris le cap des 6000 : il s’est redressé de 20% depuis son plancher de début avril. L’indice boursier européen, comme son pendant américain, ne sont qu’à 2% de leur record de février.
Les taux obligataires américains ont d’abord baissé en raison d’indicateurs économiques plus faibles que prévu pour le secteur des services. Mais, en fin de semaine, ils ont repris des couleurs suite aux bons chiffres sur l’emploi et aux inquiétudes persistantes quant à la hausse de l’endettement américain.
Incertitude persistante quant aux tarifs douaniers
Après avoir menacé, voilà deux semaines, d’imposer des tarifs douaniers de 50% sur les marchandises européennes, le président Trump s’est entretenu avec Madame Von Der Leyen et a mis cette décision sur pause jusqu’au 9 juillet. Un peu plus tard, un tribunal contestait la compétence de Trump pour imposer des tarifs douaniers "réciproques" (procédure d’appel en cours). Suite à cela, le président américain est revenu à la charge avec un doublement de 25 à 50% des droits d’importation sur l’acier et l’aluminium. En effet, le président est parfaitement compétent pour introduire des tarifs douaniers sur des groupes de produits spécifiques si l’industrie américaine concernée est menacée. Visiblement, il veut recourir à tous les moyens à sa disposition pour intensifier la pression sur les négociations en cours avec l’Europe et avec la Chine. Quant à ces discussions, on ne sait sur quel pied danser d’un jour à l’autre, avec des déclarations allant de "difficile de conclure un accord avec eux" à "entretiens très constructifs". Comme, par exemple, après l’entretien téléphonique du président américain avec son homologue chinois.
Les indicateurs de confiance et chiffres sur l’emploi américains
En mai, l’incertitude quant aux tarifs douaniers a bel et bien eu un impact sur les indicateurs économiques. Aussi bien l’indice PMI chinois que les indicateurs ISM américains de la confiance des entrepreneurs ont plongé sous la barre cruciale des 50. L’indicateur composite chinois a chuté à 49,6, le niveau le plus bas depuis décembre 2022 (confinements COVID). L’indice ISM américain pour l’industrie a baissé de 48,7 à 48,5. Mais le plus important est qu’à présent l’indice ISM pour les services a aussi plongé sous la barre des 50 (passant de 51,6 à 49,9). Il faut y voir un signal clair de refroidissement économique.
En revanche, le rapport sur l’emploi américain pour mai se montre encore assez rassurant. En mai, 139.000 emplois ont été créés. C’est un peu mieux que les 126.000 attendus mais, d’un autre côté, les chiffres sur l’emploi des deux mois précédents avaient été revus à la baisse. Le taux de chômage est resté quasiment stable, à un niveau encore relativement bas de 4,2%. Ce qui ne convaincra probablement pas la Fed de procéder plus rapidement à de nouveaux abaissements de taux.
La BCE abaisse ses taux comme attendu, puisque l’objectif d’inflation est atteint
Par ailleurs, la Banque centrale européenne a abaissé ses taux pour la huitième fois, de 0,25%, pour arriver à 2%. La BCE a pu maintenir ce cap parce que l’inflation dans la zone euro a progressivement diminué pour arriver sous l’objectif de 2%. L’inflation est tombée de 2,2% en avril à 1,9% en mai, notamment grâce au repli des prix de l’énergie et à l’affaiblissement du dollar américain (qui rend les importations plus abordables pour l’Europe). La présidente Lagarde a toutefois laissé entendre que la fin du cycle des baisses de taux approche. Interprétation du marché: nous observerons peut-être une pause en juillet, mais s’ensuivra encore une baisse des taux à l’automne.
Guetter l’inflation américaine
Mercredi, nous prendrons connaissance des chiffres de l’inflation américaine. De ce côté, les économistes s’attendent au mouvement inverse : en mai, l’inflation américaine a de nouveau progressé de 2,3% à 2,5% suite à l’affaiblissement récent du dollar (ce qui rend les importations plus chères pour les Etats-Unis) et à la hausse des droits d’importation qui, en avril, a influencé les prix à la consommation. Dans ce contexte, la Fed ne peut pas encore reprendre les abaissements de taux et les taux directeurs restent provisoirement au niveau relativement élevé de 4,5%.
Evolution des négociations commerciales
Entretemps, le mois dernier a marqué le début de la pause de 3 mois dans la guerre commerciale de Trump avec la Chine et l’UE, avec des tarifs provisoirement plus modérés de respectivement 30% et 10%. L’échéance pour atteindre un accord commercial global avec les deux blocs économiques est fixée au 9 juillet. Le sentiment du marché du mois qui arrive dépendra de la conclusion d’accords avec ces partenaires commerciaux de poids. Dans le cas contraire, le risque d’une nouvelle escalade dans la guerre commerciale persiste, avec des contre-mesures, aussi bien de la part de la Chine que de l’UE (aussi sur les services américains). Mais, la semaine prochaine, nous assisterons peut-être d’abord à la signature de quelques accords commerciaux avec des pays où les négociations sont déjà plus avancées, comme l’Inde et le Japon.
Le projet de loi "Big Beautiful Bill" entraîne une rupture entre Trump et Musk
Un autre point délicat pour le mois qui vient est l’approbation au Sénat du projet de loi "Big Beautiful Bill", approuvé de justesse par la Chambre. Ce projet de résolution budgétaire prolonge les baisses d’impôts du premier mandat de Trump. Comme promis pendant la campagne électorale, il prévoit aussi des baisses d’impôts supplémentaires pour les entreprises, les pourboires et les heures supplémentaires. En parallèle, un montant supplémentaire est alloué à l’armée et à la protection des frontières. Pour ne pas accentuer le déficit budgétaire, ce projet de réconciliation couperait aussi dans les dépenses de soins de santé et la majeure partie des subsides octroyés dans le cadre de l’IRA en faveur de la transition énergétique et des voitures électriques. En prenant parti pour Trump, Elon Musk, le patron de Tesla, avait peut-être espéré éviter ce cas de figure mais il est grugé. Une amitié avec le président américain peut vite se voir ruinée. D’autres républicains ont aussi des doutes quant à ce projet de réconciliation budgétaire parce qu’au cours des prochaines années, il devrait provoquer une nouvelle augmentation du déficit budgétaire, qui atteint déjà le très haut niveau de 7% du PIB. Si, au cours du ou des prochains mois, des accords commerciaux sont conclus avec la Chine et l’UE, la plus grosse préoccupation du marché deviendra peut-être la hausse des dettes américaines, avec, éventuellement, une pression haussière sur les taux obligataires américains. Quelques républicains plus réalistes pourraient amender ce paquet de mesures au Sénat, du moins espérons-le… La situation budgétaire et l’endettement plus confortables de pays tels que l’Allemagne et la Chine pourraient également offrir au marché des points de départ plus réalistes et acceptables pour des stimuli supplémentaires.
Chiffres clés du 2/6/2025 au 6/6/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4540,61 |
0,75% |
6,47% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
553,24 |
0,97% |
8,99% |
USA: S&P 500 |
6005,88 |
1,18% |
2,11% |
Japon: Nikkei |
38088,57 |
1,65% |
-4,53% |
Chine: Shangai Composite |
3399,77 |
1,56% |
1,43% |
Hongkong: Hang Seng |
24181,43 |
4,42% |
20,55% |
Euro/dollar |
1,14 |
-0,24% |
10,17% |
Brent pétrole |
66,52 |
2,81% |
-11,00% |
Or |
3323,25 |
-1,52% |
26,58% |
Taux belge à 10 ans |
3,10 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,57 |
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Taux américain à 10 ans |
4,49 |
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