Sommaire
- Un premier accord commercial avec le Royaume-Uni
- Le dialogue avec la Chine sera noué ce week-end
- Donald Trump recommande d’acheter des actions
Un premier accord commercial avec le Royaume-Uni
C’était presque écrit dans les étoiles, que le Royaume-Uni serait le premier pays avec lequel l’administration Trump conclurait un fantastique accord commercial. Encore qu’à y regarder de plus près, cet accord n’est pas aussi spectaculaire qu’il n’y paraît. Il s’agit plutôt d’un accord-cadre – et encore, largement axé sur quelques secteurs spécifiques tandis que de nombreux droits de douane restent inchangés…
Néanmoins, il s’agit d’un aboutissement pour le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a vraiment fait de son mieux pour rester en bons termes avec la Maison Blanche. Et bien sûr, il en est fier. Cependant, force est d’admettre que la position du Royaume-Uni est nettement moins avantageuse aujourd’hui qu’elle ne l’était avant le début de la guerre commerciale. Nous sommes bien loin d’une véritable zone de libre-échange, car pour cela, il faudra sans doute encore de nombreuses années de négociations. Mais il est vrai que le Royaume-Uni est parvenu à mettre à l’abri plusieurs industries cruciales pour le pays, comme le secteur pharmaceutique et l’industrie cinématographique. En échange, le Royaume-Uni achètera aux États-Unis ses avions et surtout tout un tas de produits agricoles. Et il a aussi dû renoncer à sa taxe sur les services numériques, qui touchait surtout les grosses pointures technologiques américaines.
Ce que l’on oublie un peu dans toute l’allégresse entourant la conclusion de l’accord, c’est que si le Royaume-Uni cherche à présent à se rapprocher de l’Union européenne – car il s’agit là de l’une des promesses électorales faites par Keir Starmer –, cela pourrait à nouveau compliquer la relation avec les États-Unis. C’est donc un exercice d’équilibre délicat qui attend les décideurs politiques britanniques.
Au tour de la Chine, à présent ?
Quoi qu’il en soit, les marchés voient manifestement cet accord comme le premier d’une longue série, ou en tout cas comme l’amorce d’une désescalade du conflit commercial. Durant le week-end, des délégations de la Chine et des États-Unis se rencontreront en Suisse. Peut-être ce premier pas crucial ne fera-t-il que briser la glace – entretemps devenue bien épaisse – entre les deux rivaux. Mais Donald Trump, fidèle à son habitude, a évidemment déjà insinué que les taxes douanières pourraient être revues à la baisse si un accord est trouvé. Et aucun taureau en bourse ne voudrait prendre le risque qu’une telle dépêche tombe pendant le week-end sans avoir au préalable fait le plein d’actions…
Achetez des actions, dit Donald Trump
D’autant que le président américain a encore insisté sur les réseaux sociaux sur le fait que tout le monde devrait à présent acheter des actions. Assurément, le marché n’a pas oublié la dernière fois que Donald Trump, également sur les réseaux sociaux, avait déclaré que c’était le moment d’acheter des actions : environ trois heures après l’annonce d’une pause de 90 jours sur les droits de douane, le Nasdaq avait bondi de 12% en à peine quelques minutes. On pourrait presque parler d’un conditionnement pavlovien…
Bien sûr, nous pourrions nous poser des questions existentielles sur le fait que le président des États-Unis dirige ainsi les marchés. Car à terme, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la confiance et la santé du marché. Mais nous n’avons pas le choix. Le principal enseignement à en tirer, c’est qu’il n’est pas une bonne idée de céder à la panique et de vendre en réaction aux mauvaises nouvelles et aux replis violents, comme après le "Liberation Day" du 2 avril. Car souvenez-vous : une fois la première frayeur passée, les marchés des actions sont remontés en flèche et sont parvenus à rattraper les pertes. Autrement dit, il est plus important que jamais de voir au-delà de la volatilité.
A court terme, les déceptions semblent guetter au tournant. Le marché s’attend en effet à présent à ce que les cours remontent en ligne droite et à ce que les accords commerciaux fantastiques continuent à affluer. Or, c’est loin d’être une certitude, en particulier avec la Chine. En l’absence de fumée blanche en provenance des montagnes suisses, nous pourrions donc nous retrouver lundi avec un troupeau de taureaux restés sur leur faim. Mais nous verrons cela le moment venu…
Tout cela me rappelle ce fameux film où Charlie Chaplin joue le rôle d’un vitrier et fait briser des vitres à coups de pierres par son fils adoptif pour pouvoir ensuite les réparer. Le 2 avril, Donald Trump a brisé toutes les vitres. Et depuis lors, à chaque fois qu’il en répare une – même avec du verre de deuxième choix –, le marché se met à grimper allègrement. ‘May you live in interesting times’, comme on dit… Quoi qu’il en soit, tous les regards sont à présent rivés sur les Chinois et les montagnes suisses, avec une seule question sur toutes les lèvres : allons-nous apercevoir de la fumée blanche pour la troisième fois en une semaine ?
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Chiffres clés du 8/5/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4359.02 |
-1.25% |
2.22% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
535.63 |
0.40% |
5.52% |
USA: S&P 500 |
5663.94 |
0.58% |
-3.70% |
Japon: Nikkei |
36928.63 |
0.41% |
-7.43% |
Chine: Shangai Composite |
3352.00 |
0.28% |
0.01% |
Hongkong: Hang Seng |
22775.92 |
0.37% |
13.54% |
Euro/dollar |
1.13 |
-0.79% |
8.91% |
Brent pétrole |
62.86 |
2.75% |
-15.90% |
Or |
3358.35 |
-0.86% |
27.92% |
Taux belge à 10 ans |
3.10 |
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Taux allemand à 10 ans |
2.52 |
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Taux américain à 10 ans |
4.39 |
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