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Intelligence artificielle et croissance: un calcul arithmétique à nuancer
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28 OCT

Intelligence artificielle et croissance: un calcul arithmétique à nuancer

28-10-2025
Inge Donders – Teamcoach Investment Communication
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Rédigé le 28-10-2025 09:18
Publié le 28-10-2025 09:18
L’IA promet une révolution en termes de productivité, mais soulève aussi des questions quant à l’emploi, la consommation d’énergie et son impact réel sur le PIB. Á nous de distinguer le phénomène de mode de la véritable valeur…
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Sommaire

  • L'IA : susceptible de générer 4.400 milliards USD de valeur économique par an, 
  • 1.000 milliards USD investis en infrastructure IA d'ici 2025,
  • 40% des tâches administratives potentiellement automatisées, 
  • 69 millions d'emplois nouveaux créés mondialement grâce à l’IA d’ici 2027, 
  • « Puces, centres de données, énergie et actifs réels » : des opportunités d’investissement.

Des investissements record à la croissance réelle

Ces dernières semaines, les entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle n’ont cessé de faire parler d’elles: investissements record, annonces de nouvelles collaborations et un glissement sans précédent du capital en direction des infrastructures numériques. Á la veille de la publication des résultats de cinq des "Magnificent Seven", nous avons jugé le moment opportun pour soumettre "l’espoir" du secteur technologique à une analyse alternative. Car derrière les chiffres impressionnants se cachent des questions fondamentales quant à la durabilité de cette croissance et à la faisabilité de son financement.

Imaginez un hôpital où l’IA aide à analyser les images médicales, permettant ainsi la pose de diagnostics plus rapides et plus précis. Ou une banque qui recourt à des modèles d’IA pré-entraînés pour détecter les fraudes avant même qu’elles ne soient commises. Et encore, ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont l’IA générative pourrait créer à travers le monde jusqu’à 4.400 milliards de dollars par an de valeur économique… Dans des économies matures comme les États-Unis et l’Allemagne, cela reviendrait à une croissance structurelle du PIB de 2 à 4% par an d’ici 2030. L’IA fonctionne comme une couche de productivité additionnelle qui vient se poser par-dessus les structures existantes. Un turbo numérique pour l’économie, en quelque sorte.

Le prix du progrès

Derrière les applications d’IA intelligentes se cache une vague d’investissements sans précédent. Cette année, les ‘hyperscalers’ – c’est le nom donné aux géants technologiques comme Microsoft, Alphabet, IBM et consorts – ont déjà investi ensemble près de 1.000 milliards USD dans des centres de données, sans parler des coûts de l’énergie, du développement de logiciels et des applications. Autant dire que nous assistons en ce moment à un glissement spectaculaire du capital en direction des infrastructures numériques.

Cependant, cette échelle soulève des questions fondamentales. Les investissements dans l’IA pourront-ils continuer à croître à ce rythme, ou la capacité arrivera-t-elle à un moment à saturation? Les ressources financières et le climat d’investissement suffiront-ils à réaliser les investissements colossaux nécessités par l’intelligence artificielle? Et est-il réaliste de croire que ces modèles généreront suffisamment de revenus que pour récupérer des investissements de cette envergure? Parfois, les capitalisations boursières démesurées des entreprises axées sur l’IA semblent avoir perdu toute connexion avec leurs cash flows futurs attendus…

L’évaluation de l’impact sur la croissance économique doit être nuancée également. Une croissance structurelle du PIB de 2 à 4% par an, cela peut sembler impressionnant mais c’est difficilement vérifiable. Les modèles sont complexes et les hypothèses sont souvent optimistes. La promesse fait rêver, mais la valeur sous-jacente requiert une analyse critique.

Le facteur humain

L’IA transforme notre manière de travailler, dans un premier temps surtout au niveau des pratiques administratives. De plus en plus souvent, il devient possible d’automatiser des tâches comme la rédaction de comptes rendus, le service à la clientèle et les analyses simples. Il y a évidemment de quoi s’inquiéter pour l’emploi, mais la réalité est plus nuancée. S’il est vrai que certaines fonctions sont appelées à disparaître, de nouveaux emplois qui étaient impensables il y a cinq ans font en contrepartie leur apparition. Pensons par exemple aux prompt engineers, experts en éthique de l’IA et autres curateurs de données…

Selon le Forum économique mondial, l’avènement de l’intelligence artificielle fera disparaître 83 millions d’emplois d’ici 2027 mais en créera aussi 69 millions de nouveaux. Le déroulement de cette transition dépendra dans une large mesure des investissements dans la formation, de la possibilité de reconversion des compétences et de la rapidité avec laquelle les régions pourront et voudront s’adapter. Ces évolutions sont généralement plus rapides aux États-Unis qu’en Europe, où l’on s’en tient souvent plus longtemps – pardonnez-nous le cliché – aux procédés connus.

"The real promise of AI is not in replacing people, but in amplifying human potential."
Satya Nadella, CEO de Microsoft
Cette vision souligne que l’IA ne vise pas uniquement l’efficacité ou la réduction des coûts, mais aussi à renforcer le potentiel humain. Les entreprises qui recourent à la technologie pour soutenir les talents – et non pour les remplacer – contribuent à construire un avenir résilient et durable.

Au-delà du battage publicitaire

L’IA est présentée comme le moteur d’une nouvelle vague de productivité, comme une technologie qui accélère les processus, réduit la fréquence des erreurs et génère de la valeur économique. De l’analyse d’images médicales à la mise au point plus efficace de chaînes logistiques en passant par le traitement d’énormes quantités de données en un rien de temps, les applications sont on ne peut plus concrètes. Ce qui n’empêche que le rythme effréné du déploiement de l’IA soulève des questions fondamentales…

Les investissements sont sans précédent, les attentes volent très haut. Et pourtant, rien ne dit que cette technologie réalisera à court terme la croissance économique promise. Les modèles économiques sont en effet souvent optimistes, et l’adaptation sociale n’est pas linéaire. L’impact sur l’emploi est double: l’automatisation remplace certaines tâches, mais crée aussi de nouvelles fonctions dans lesquelles la créativité humaine et l’éthique jouent un rôle prépondérant.

L’IA regorge donc assurément de promesses, mais ne les tiendra qu’à certaines conditions…

Chiffres clés du 27/10/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 4994,60 0,01% 17,12%
Europe: Stoxx Europe 600 577,03 0,22% 13,67%
USA: S&P 500 6875,16 1,23% 16,89%
Japon: Nikkei 50512,32 2,46% 26,61%
Chine: Shangai Composite 3996,94 1,18% 19,25%
Hongkong: Hang Seng 26433,70 1,05% 31,77%
Euro/dollar 1,16 0,08% 12,37%
Brent pétrole 65,74 -0,32% -12,04%
Or 3993,63 -3,10% 52,12%
Taux belge à 10 ans 3,17
Taux allemand à 10 ans 2,62
Taux américain à 10 ans 3,99

Source : LSEG Datastream

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