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La croissance modérée ne semble pas freiner l’enthousiasme de la bourse chinoise
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21 OCT

La croissance modérée ne semble pas freiner l’enthousiasme de la bourse chinoise

21-10-2025
Geert Ruysschaert – Head of Investment Communication
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Rédigé le 21-10-2025 08:09
Publié le 21-10-2025 08:09
La croissance trimestrielle du pays vient d’atteindre son plus bas niveau depuis un an, mais cela n’affecte nullement la bourse chinoise. Celle-ci est dans une forme éblouissante, et il y a plusieurs bonnes raisons à cela.
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Sommaire

  • Le Politburo planche sur un nouveau plan quinquennal.
  • Tout le monde est sur la même longueur d’onde, avec l’Etat comme guide et sponsor.
  • La technologie de pointe et les valorisations raisonnables soutiennent l’ascension des actions chinoises.

Le Politburo mise sur l’autonomie et la suprématie technologique

C’est aujourd’hui que s’ouvre à Pékin le Quatrième Plénum, l’assemblée plénière du Politburo, le Comité central du Parti communiste chinois. Fidèle à la tradition de toute économie dirigée, le Comité central planchera à cette occasion sur le prochain plan quinquennal. A n’en pas douter, l’autonomie de l’économie chinoise et la suprématie technologique en seront les deux axes principaux.

Cette assemblée plénière se tient à un moment où l’économie chinoise commence de plus en plus à ressentir l’impact des taxes douanières américaines. C’est en tout cas que ce que suggèrent les statistiques de la croissance qui ont été publiées hier. En glissement annuel, l’économie chinoise a réalisé durant le trimestre qui vient de s’achever une croissance de l’ordre de 4,8%, le plus bas niveau depuis un an. En soi, cette évolution n’est pas une surprise, mais elle laisse à penser que le soutien central de cette économie demeurera une priorité absolue pour Xi Jinping et les siens. 

L’alternative chinoise

Ce soutien étatique massif en faveur des secteurs stratégiques est justement ce qui différencie la Chine de son principal rival, l’Amérique de Donald Trump. Aux Etats-Unis, c’est le secteur privé qui domine, encore que l’on observe là aussi une ingérence de plus en plus prononcée du gouvernement. La Chine incarne un modèle dans lequel toutes les parties prenantes sont sur la même longueur d’onde, où l’Etat et les grandes entreprises sont censés agir de concert. L’autorité centrale est consciente du rôle positif que les entreprises privées peuvent jouer. Les entreprises privées connaissent en effet une croissance plus rapide et créent davantage d’emploi que la plupart des entreprises étatiques. Toutefois, elles ne sont tolérées que si elles se montrent loyales à l’objectif dicté par le Parti… 

La Chine mise résolument sur l’intelligence artificielle

Pékin nourrit d’énormes ambitions dans le domaine de l’IA, ne ménageant aucun effort pour devenir sur ce plan l’acteur le plus puissant au monde. Le gouvernement a ordonné aux banques de soutenir inconditionnellement la révolution de l’IA. Il a aussi créé des fonds spécifiques pour par exemple financer les start-ups ou aider les entreprises à intégrer l’IA dans leurs processus. Des investissements colossaux sont par ailleurs consentis en faveur de la formation et de la recherche financée par l’Etat. En ce moment, les étudiants qui obtiennent un doctorat en sciences et en technologies sont deux fois plus nombreux en Chine qu’aux Etats-Unis. La Chine construit aussi sans relâche de nouveaux centres de données, ces derniers étant le pivot de la révolution de l’IA. Ces projets sont pour une grande part réalisés dans l’ouest du pays, une région peu peuplée où l’énergie et le terrain sont disponibles à des prix nettement inférieurs. 

Les résultats

En début d’année, le monde a découvert DeepSeek, l’entreprise chinoise qui est parvenue à mettre au point un chatbot fonctionnant à un coût quarante fois inférieur à celui de son concurrent américain ChatGPT. L’Amérique a été sidérée, même si des études plus approfondies ont révélé que le nouveau venu chinois était tout de même moins performant que ses homologues américains dans certaines applications plus avancées. Globalement, il semble cependant que la qualité des modèles d’IA chinois s’améliore à vue d’œil. Alors qu’ils avaient encore début 2024, à en croire une étude de l’université de Stanford, un retard d’environ 9,3% sur les modèles américains en termes de qualité, cet écart n’était plus que de 1,7% un an plus tard. La Chine s’attèle aussi à la construction de centres de données, même si le chemin à parcourir est encore long : les Etats-Unis disposent déjà de plus de 5000 centres de données, tandis que la Chine en possèderait 700 selon les estimations (en l’absence de données publiques à ce sujet). 

Un modèle de stabilité

En comparaison de la versatilité de l’Amérique, la Chine se profile aujourd’hui comme un modèle de stabilité, se montrant aussi parfaitement disposée à coopérer avec le reste du monde. Elle cherche notamment à se rapprocher de l’Europe pour établir dans le domaine de l’IA un certain nombre de standards communs et de principes généraux de gestion, ce à quoi les Etats-Unis se refusent jusqu’ici. De l’avis de l’administration Trump, tous ces standards ne sont qu’une forme de protectionnisme déguisé. 

Les raisons de la forme éblouissante des actions chinoises

La bourse chinoise se porte à merveille cette année et semble ne pas trop souffrir des taxes douanières américaines. Le bras de fer des dernières semaines entre les Etats-Unis et la Chine, avec les mesures peu avenantes assénées de part et d’autre, est perçu par nombre d’investisseurs comme le prologue de la rencontre prévue entre les deux chefs d’Etat à l’occasion du sommet de l’APEC qui se tiendra à la fin du mois en Corée du Sud. Cette rencontre pourrait arrondir les angles, du moins temporairement car la lutte d’influence entre les deux plus grandes puissances économiques au monde demeure un facteur structurel.

En attendant, les cours des actions chinoises affichent par rapport au bénéfice attendu des niveaux qui flirtent avec leur moyenne des 14 dernières années. Les valorisations des géants technologiques américains sont par contre nettement supérieures. La Chine offre donc sur de nombreux plans une qualité technologique irréprochable à un prix (plus) raisonnable. Les critiques pointent du doigt la dépendance du pays aux exportations, un segment dans lequel la Chine est désormais confrontée à des droits de douane substantiels (qui oscillent actuellement en moyenne aux alentours de 40%). La Chine ne considère cependant pas ces tarifs comme définitifs et dispose de plusieurs atouts – notamment sa position dominante dans le domaine de la production des terres rares – qu’elle espère pouvoir faire valoir lors de ses négociations avec les Etats-Unis afin de décrocher un accord favorable.

Chiffres clés du 20/10/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 5030,57 1,35% 17,96%
Europe: Stoxx Europe 600 572,10 1,04% 12,70%
USA: S&P 500 6735,13 1,07% 14,51%
Japon: Nikkei 49185,50 3,37% 23,29%
Chine: Shangai Composite 3863,89 0,63% 15,28%
Hongkong: Hang Seng 25858,83 2,42% 28,91%
Euro/dollar 1,17 -0,12% 12,54%
Brent pétrole 61,06 -0,36% -18,30%
Or 4346,50 2,45% 65,56%
Taux belge à 10 ans 3,14
Taux allemand à 10 ans 2,58
Taux américain à 10 ans 3,98
Source : LSEG Datastream

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