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La banque d'un monde qui change
La sensation de vertige s’accentue
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3 NOV

La sensation de vertige s’accentue

3-11-2025
Geert Ruysschaert – Head of Investment Communication
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Rédigé le 3-11-2025 09:16
Publié le 3-11-2025 09:16
Une énième trêve dans le conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis, une baisse des taux de la Fed qui réjouit les marchés et des résultats trimestriels exceptionnels pour les géants de l’IA...
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Sommaire

  • 12 sur 10.
  • Les banques centrales font ce qu’on attendait d’elles.
  • Nouveaux centres de données : la limite entre ‘beaucoup’ et ‘trop’…

12 sur 10

"Sur une échelle de zéro à dix, dix étant la meilleure note, je dirais que cette rencontre mérite un douze.", a déclaré le président américain à l’issue de son entretien avec son homologue chinois Xi Jinping. Les deux hommes d’Etat ont retiré les menaces qu’ils s’étaient mutuellement adressées en octobre, et la Chine est même parvenue à obtenir une légère réduction des taxes douanières à condition de consentir suffisamment d’efforts pour empêcher l’exportation des substances servant à la fabrication de fentanyl. Les détails de l’accord n’étaient pas tous d’une clarté limpide, mais la simple perception d’une désescalade du conflit commercial entre les deux camps a suffi à contenter les marchés.

Un consommateur prudent

Le consommateur européen reste prudent et continue à mettre beaucoup d’argent de côté. Une bonne nouvelle pour l’épargne, mais pas pour l’économie. Car l’économie européenne a surtout besoin d’investissements. Normalement, les progrès technologiques ont tendance à faire augmenter les investissements. Et à l’heure où l’intelligence artificielle s’immisce insidieusement dans toutes les facettes de notre existence, ce ne sont évidemment pas les progrès technologiques qui manquent. Mais d’un autre côté, les investissements sont évidemment tributaires aussi des perspectives économiques, et c’est là que le bât blesse. Surtout à présent que les Etats-Unis mettent des bâtons dans les roues de nos entreprises européennes et aux autres entreprises étrangères en leur infligeant des taxes douanières…

Les chiffres sont parfois difficiles à interpréter. Prenons par exemple la croissance supérieure aux attentes rapportée par l’économie française pour le troisième trimestre (0,5% en glissement annuel). Pour une grande part, celle-ci était à attribuer à une augmentation des exportations, elle-même due au fait que nombre d’entreprises françaises ont encore rapidement expédié toutes sortes de biens aux Etats-Unis juste avant l’augmentation des taxes douanières américaines en août. Inutile de dire qu’il ne s’agit pas de facteurs structurels… Force est d’admettre que depuis avril, lorsque Donald Trump s’est mis à faire pleuvoir les taxes douanières sur le monde entier, il n’est pas rare que les statistiques économiques aient été ainsi faussées par des mouvements "ponctuels".

Si l’on fait abstraction de ces éléments, on ne tarde pas à voir surgir le spectre d’un ralentissement de l’économie mondiale. Faut-il s’en alarmer ? Pas nécessairement. Aussi longtemps que nous ne sombrons pas dans une récession qui s’assortirait d’une hausse significative du chômage et donc d’une pression additionnelle sur la consommation, les marchés pourront s’en accommoder. D’autant que pendant ce temps, l’inflation reste plus ou moins sous contrôle de part et d’autre de l’Atlantique…

Les banques centrales font ce qu’on attendait d’elles

Désireuses d’insuffler un peu plus d’oxygène à l’économie, les banques centrales se montrent disposées à assouplir leur politique monétaire. La BCE a déjà bien progressé sur cette voie et a jugé inutile, la semaine dernière, d’abaisser encore son taux de rémunération des dépôts de 2%. Par contre, la banque centrale américaine, qui vient à peine de reprendre ses abaissements des taux en septembre, a à nouveau réduit son taux directeur de 0,25%. Concrètement, cela signifie que le taux journalier que les banques américaines s’imputent mutuellement oscille désormais entre 3,75% et 4,00%. Jerome Powell et les siens vont-ils encore abaisser davantage les taux ? Peut-être que oui, encore qu’ils aient laissé entendre qu’ils pourraient attendre l’année prochaine. Le problème est que la Fed, à cause du "government shutdown" qui paralyse les services gouvernementaux non essentiels, n'a en ce moment pas accès aux statistiques du marché de l’emploi qu’elle utilise habituellement pour prendre ses décisions en matière de taux d’intérêt. 

Nouveaux centres de données: la limite entre ‘beaucoup’ et ‘trop’

Un autre élément important pour les bourses est l’arrivée massive des résultats trimestriels. Et cette fois encore, les géants technologiques spécialisés dans l’IA monopolisent toute l’attention. Vu la concentration historique de la bourse américaine, ce n’est pas vraiment étonnant. Pas plus tard que la semaine dernière, Nvidia a franchi le cap des 5000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Et donc, tous les regards sont rivés sur ces "hyperscalers". Parviendront-ils à rencontrer les attentes colossales du marché ? Et avons-nous suffisamment de raisons de croire qu’il en demeurera ainsi à l’avenir ?

Un élément essentiel qui soutient les gains fabuleux de ces dieux de l’IA est l’explosion du nombre de centres de données. L’investisseur, lui, commence à douter de la nécessité de tous ces centres. En d’autres termes, ne viendra-t-il pas un moment où il y en aura trop ? Même Mark Zuckerberg s’est fait cette réflexion en commentant les chiffres de Meta, la société mère de Facebook et Instagram. "Il se peut que nous investissions trop", a-t-il déclaré, "mais dans ce cas, nous pourrons toujours vendre de la puissance de calcul". "Certainement, mais à quel prix ?", ont rétorqué intérieurement nombre d’investisseurs. Quoi qu’il en soit, l’action Meta a perdu d’un seul coup un dixième de sa valeur boursière. En revanche, Alphabet a poursuivi son ascension, alors qu’elle avait elle aussi annoncé des investissements substantiels. La foi en l’IA – et surtout en sa rentabilité – est donc toujours intacte, mais la sensation de vertige s’accentue… 

Chiffres clés du 27/10/2025 au 31/10/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 4902,37 -1,84% 14,96%
Europe: Stoxx Europe 600 571,89 -0,67% 12,66%
USA: S&P 500 6840,20 0,71% 16,30%
Japon: Nikkei 52411,34 6,31% 31,37%
Chine: Shangai Composite 3954,79 0,11% 17,99%
Hongkong: Hang Seng 25906,65 -0,97% 29,15%
Euro/dollar 1,15 -0,72% 11,46%
Brent pétrole 65,10 -1,29% -12,90%
Or 3978,95 -3,46% 51,56%
Taux belge à 10 ans 3,17
Taux allemand à 10 ans 2,64
Taux américain à 10 ans 4,10
Source : LSEG Datastream

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