Sommaire
- Donald Trump se radoucit : pause tactique ou retraite stratégique ?
- L’économie américaine se montre plus résiliente qu’on ne l’avait craint.
- Merci à l’OPEP+
Impressionnant come-back
Il y a une semaine, le doute était encore permis, mais cette fois, le Stoxx Europe 600 est à nouveau résolument dans le vert. Son grand frère américain, le S&P 500, n’en est pas encore là mais a néanmoins laissé entrevoir ces dernières semaines un come-back impressionnant.
Partie remise ?
Pourtant, la menace des taxes douanières américaines à l’origine de tous les déboires boursiers n’a pas encore disparu. Donald Trump marque une pause, rien de plus. Pouvons-nous être certains qu’il lâchera du lest le moment venu ? Il est encore beaucoup trop tôt pour l’affirmer. Encore que nous entrevoyons tout de même quelques facteurs qui entravent sérieusement les projets du nouveau président…
Qui sème le vent…
A commencer par l’inflexibilité chinoise. Donald Trump a beau se vanter de ses négociations avec Xi Jinping, à Pékin, ces rumeurs sont démenties catégoriquement. Trump a semé le vent et récolté la tempête, et c’est maintenant à lui de s’en dépêtrer. Voilà en résumé le point de vue de la Chine.
De même, la réaction des marchés après le "Liberation Day" n’était sans doute pas celle dont il avait rêvé, sauf peut-être dans un cauchemar. Et donc le président américain s’est mis ces dernières semaines à souffler le chaud et le froid, ce que Mister Market a interprété comme le début d’une retraite stratégique. Encore que cette conclusion soit peut-être prématurée…
Le rapport sur l’emploi prouve la résilience de l’économie américaine
Un autre constat qui inspire certainement aussi le marché est celui de la résilience de l’économie américaine. Certes, les taux de croissance rapportés pour le premier trimestre faisaient état d’une contraction, mais celle-ci était exclusivement à attribuer à la forte augmentation des importations. Toutes les entreprises étrangères ont en effet encore rapidement voulu approvisionner leurs clients américains avant l’entrée en vigueur des droits de douane tant redoutés. Mais à en juger par le rapport sur l’emploi publié vendredi, il n’y a pas vraiment lieu de se faire du souci au sujet de l’économie américaine. Celle-ci est en effet encore parvenue à créer 177.000 emplois en avril, autrement dit bien plus que les 138.000 sur lesquels les observateurs tablaient. Le taux de chômage est resté stable à un niveau toujours bas de 4,2% tandis que la croissance des salaires a ralenti, ce qui pourra profiter aux marges des entreprises.
Les chiffres sont positifs, mais les perspectives restent prudentes
Si nous examinons les rapports trimestriels des entreprises qui se succèdent en ce moment sur nos écrans à un rythme effréné, nous voyons bien quelques ratés çà et là, mais nulle part de véritables catastrophes. Les perspectives renvoient par contre une autre image. Nombre d’entreprises font preuve d’une grande prudence, qui est souvent attribuée à la politique économique et à l’incertitude au sujet des tarifs douaniers. Pour le secteur automobile, on pourrait même parler d’un manque total de visibilité. Et il y a deux raisons à cela : non seulement les taxes douanières elles-mêmes, mais aussi le fait que l’administration américaine ne cesse de changer d’avis. Car pour n’importe quelle entreprise, il est dans ces conditions extrêmement difficile d’élaborer une stratégie d’investissement…
Avec un petit coup de main de la Fed…
La bonne nouvelle, c’est que Donald Trump a fait preuve ces dernières semaines d’une certaine empathie pour les préoccupations du marché. S’il s’agit là de son attitude fondamentale, les marchés n’ont aucune raison de s’inquiéter. Et apparemment, c’est de cette hypothèse qu’ils partent pour l’instant. Et puis, il y a évidemment aussi la Federal Reserve : aussi longtemps que le spectre de l’inflation ne se réveille pas, cette dernière conserve sa marge de manœuvre pour soutenir l’économie à travers des abaissements des taux. Encore qu’il y a peu de chances qu’elle modifie quoi que ce soit à la fourchette actuelle du taux directeur lors de sa réunion de cette semaine.
… et de l’OPEP
La baisse des prix de l’énergie est en tout cas une aubaine puisqu’elle permet à l’inflation européenne de se maintenir à un niveau très raisonnable de 2,2% en dépit de la hausse des prix de l’alimentation et des services. Nous en avons eu la preuve vendredi. En marge des perspectives plutôt pessimistes avancées au sujet de l’économie mondiale, nous pouvons aussi en être reconnaissants à l’OPEP+, qui semble en proie à quelques tensions. Plusieurs Etats éprouvent manifestement beaucoup de difficultés à s’en tenir aux quotas de production convenus, au grand dam de l’Arabie Saoudite. Lors d’une réunion en ligne qui s’est tenue samedi, cette dernière a décidé avec quelques autres membres influents de l’organisation d’accélérer la réouverture des vannes afin de resserrer les rangs.
Chiffres clés du 28/4/2025 au 2/5/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4493.31 |
4.35% |
5.36% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
536.43 |
3.07% |
5.67% |
USA: S&P 500 |
5686.67 |
2.92% |
-3.31% |
Japon: Nikkei |
36830.69 |
3.15% |
-7.68% |
Chine: Shangai Composite |
3279.03 |
-0.49% |
-2.17% |
Hongkong: Hang Seng |
22504.68 |
2.38% |
12.19% |
Euro/dollar |
1.14 |
0.00% |
9.79% |
Brent pétrole |
61.36 |
-8.35% |
-17.90% |
Or |
3263.31 |
-0.28% |
24.30% |
Taux belge à 10 ans |
3.12 |
|
|
Taux allemand à 10 ans |
2.52 |
|
|
Taux américain à 10 ans |
4.31 |
|
|