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Energie nucléaire en Belgique: la clé de la sécurité d’approvisionnement ou un choix obsolète?
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25 SEPT

Energie nucléaire en Belgique: la clé de la sécurité d’approvisionnement ou un choix obsolète?

25-9-2025
Patrick Casselman – Senior Equity Specialist
Patrick Casselman Senior Equity Specialist
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Rédigé le 25-9-2025 08:48
Publié le 25-9-2025 08:48
La Belgique se trouve à la croisée des chemins en matière d’énergie. A l’heure où la sécurité d’approvisionnement est sous pression. Quel rôle est réservé aux centrales nucléaires dans un futur énergétique durable et stable?
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Sommaire

  • L’énergie nucléaire fait son retour sur la scène internationale
  • Les SMR en tant que compromis acceptable
  • La Belgique devant un choix stratégique
  • La transition énergétique dans l’optique de l’investisseur: des opportunités, mais aussi des risques…

La Belgique et l’énergie: entre transition et incertitude

La Belgique est au cœur d’une transition énergétique qui lui apporte son lot d’objectifs climatiques ambitieux et la rend de plus en plus tributaire des sources d’énergies renouvelables. Dans le même temps, notre pays est confronté à plusieurs défis structurels: la capacité d’interconnexion limitée, les pics de charge sur le réseau et la capacité de production intérieure en déclin, qui oblige la Belgique à importer davantage d’électricité des pays voisins. Dans un tel contexte, la fermeture des centrales nucléaires et le report de la construction de nouvelles centrales au gaz ont ravivé le débat sur la sécurité d’approvisionnement.

L’énergie nucléaire fait son retour sur la scène internationale

Après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, nombre de pays ont décidé de ne plus investir dans l’énergie nucléaire, de démanteler progressivement les centrales existantes et même d’en accélérer la fermeture. L’Allemagne et l’Italie, par exemple, ont déjà fermé leurs dernières centrales nucléaires, le Japon a entretemps considérablement réduit sa capacité, et des pays comme l’Espagne, la Suède et la Belgique disposent d’un plan de sortie progressive. La Belgique avait depuis longtemps l’intention de fermer progressivement ses 7 réacteurs d’ici 2025, mais la crise de l’énergie l’a obligée à prolonger la durée de vie des deux plus récents – Doel 4 et Tihange 3 – jusqu’en 2035 au moins.

Ces dernières années, la perception internationale de l’énergie nucléaire a radicalement changé. Pour commencer, nous poursuivons l’objectif climatique tablant sur une production d’électricité à faible émission de CO2, qui sous-entend l’abandon des combustibles fossiles. En outre, l’Europe aspire à l’indépendance énergétique depuis la crise de l’énergie de 2022 et s’efforce de réduire ses importations d’énergie en provenance de Russie. Devant le constat que les sources d’énergies renouvelables ne suffiront pas dès lors que leur rendement dépend des conditions atmosphériques et peut donc se révéler volatil, la piste de l’énergie nucléaire en tant que complément incontournable refait surface. D’autant que la demande d’électricité est appelée à encore augmenter dans des proportions considérables dans les années à venir dans le sillage de l’électrification (véhicules électriques, chauffage à l’électricité…) et de l’énorme besoin énergétique des centres de données d’IA…

Voilà qui explique que les grands pays, surtout – ceux qui misent résolument sur le déploiement d’infrastructures d’IA, comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde –, investissent déjà allègrement dans de nouvelles centrales nucléaires. En Europe, ce sont surtout la France, le Royaume-Uni et la Pologne qui construisent de nouvelles centrales nucléaires, tandis que l’Allemagne s’y refuse toujours jusqu’ici et que nombre d’autres pays (dont la Belgique) restent indécis.

Les SMR en tant que compromis acceptable

Un nouveau développement crucial dans le secteur du nucléaire est l’apparition des petits réacteurs modulaires – les Small Modular Reactors ou SMR, d’une puissance de 100 à 300 MW. Nombre de pays y voient une alternative plus sûre et plus flexible aux centrales nucléaires classiques (qui ont habituellement une puissance de 1000 MW), et donc un choix politiquement plus défendable. Une autre technologie est toujours en cours de développement et ne sera probablement au point qu’au cours de la prochaine décennie. Il s’agit de la fusion nucléaire à base d’hydrogène.

La Belgique devant un choix stratégique

La Belgique doit d’urgence poser des choix stratégiques dans le cadre de sa politique énergétique. Moyennant une surface portante et des investissements suffisants, l’énergie nucléaire pourrait jouer un rôle pour garantir la sécurité d’approvisionnement et la réalisation des objectifs climatiques. 

Les deux centrales nucléaires encore en activité produisent ensemble 2 gigawatts, soit environ 20% de l’électricité générée en Belgique. Le débat qui fait rage en ce moment porte sur une nouvelle prolongation de 10 ans en plus de la prolongation jusqu’en 2035 qui a déjà été décidée par le gouvernement précédent. Etant donné que l’exploitant actuel, Engie, ne considère plus l’énergie nucléaire comme une activité stratégique et préfère ne plus y consacrer d’investissements (en raison des risques sur le plan des coûts), le scénario d’une reprise de ces deux réacteurs belges par EDF, le spécialiste français de l’énergie nucléaire, est envisagé. 

Le Bureau fédéral du Plan a calculé que pour faire face au doublement attendu de notre besoin en électricité d’ici 2050 d’une manière efficace sur le plan des coûts et en respectant la neutralité climatique, la Belgique devrait investir dans 8 gigawatts d’énergie nucléaire (l’équivalent de 8 grands réacteurs) en plus de son projet de faire passer la capacité de l’énergie éolienne de 2,2 gigawatts actuellement à 8 gigawatts.

La transition énergétique dans l’optique de l’investisseur: des opportunités, mais aussi des risques…

Pour les investisseurs, la transition énergétique offre des opportunités mais est aussi d’une grande complexité. Les projets d’énergie nucléaire requièrent des capitaux à long terme, une politique stable et une maturité technologique. L’émergence des SMR et l’intérêt retrouvé pour l’innovation nucléaire sont susceptibles de créer de nouvelles dynamiques d’investissement, en particulier dans les fonds d’infrastructure et les entreprises du secteur de l’énergie qui sont exposées à la technologie nucléaire. Dans le même temps, le risque réglementaire reste un facteur important, en particulier en Belgique où le consensus politique est fragile. Un mix énergétique équilibré et des choix politiques transparents sont cruciaux pour gagner la confiance des investisseurs…

Chiffres clés du 24/9/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 4681,60 -0,38% 9,78%
Europe: Stoxx Europe 600 553,88 -0,19% 9,11%
USA: S&P 500 6637,97 -0,28% 12,86%
Japon: Nikkei 45630,31 0,30% 14,38%
Chine: Shangai Composite 3853,64 0,83% 14,97%
Hongkong: Hang Seng 26518,65 1,37% 32,20%
Euro/dollar 1,17 -0,45% 13,41%
Brent pétrole 69,34 2,50% -7,23%
Or 3754,11 -0,66% 42,99%
Taux belge à 10 ans 3,31
Taux allemand à 10 ans 2,75
Taux américain à 10 ans 4,15

Source : LSEG Datastream

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