Sommaire
- Menace de droits de douane de 100% sur les médicaments de marque
- Enquête sur la robotique, les dispositifs médicaux et les importations
- La clause de la nation la plus favorisée à nouveau au cœur de la discussion
- Innovation
Menace de droits de douane de 100% sur les médicaments de marque
Le secteur a certes son lot de défis, dont une série de "patent cliffs", comme on appelle outre-Atlantique le phénomène qui se réfère à l’expiration massive des brevets pharmaceutiques, mais la principale raison de sa sous-performance relative cette année est l’incertitude accrue dans laquelle le plonge la politique menée par Donald Trump et par RFK Junior, l’actuel ministre américain de la santé.
Ces derniers jours, le président américain se déchaîne à nouveau sur le secteur en déclarant que les Etats-Unis prélèveraient à partir du 1er octobre 2025 des taxes douanières de 100% sur les produits pharmaceutiques de marque ou brevetés importés de l’étranger.
L’objectif est simple : obliger les entreprises pharmaceutiques à rapatrier leur production ou à investir dans des installations américaines. Les entreprises disposant déjà d’usines en construction sur un site américain pourront être exemptées de la nouvelle taxe.
Cependant, des questions se posent quant à la compatibilité de cette mesure avec les accords commerciaux existants, comme la taxe de 15% qui s’applique à certaines importations pharmaceutiques en provenance de l’Union européenne.
Quoi qu’il en soit, la menace de nouvelles taxes fait pression sur les entreprises pharmaceutiques en les obligeant à annoncer ou à accélérer des investissements leur permettant de produire à l’avenir aux Etats-Unis. Certaines se sont déjà installées aux Etats-Unis, tandis que d’autres ont annoncé leur intention d’accélérer leurs projets de construction d’usines américaines.
Enquête sur la robotique, les dispositifs médicaux et les importations
Le département du commerce américain a lancé dans le cadre de la "section 232" de nouvelles enquêtes de sécurité nationale concernant les importations de robotique, de machines industrielles et de dispositifs médicaux. Pour rappel, ces enquêtes permettent au président d’imposer des restrictions commerciales aux importations si celles-ci sont jugées "de nature à menacer ou à porter atteinte à la sécurité nationale".
Le champ d’application de ces enquêtes est vaste et inclut notamment les instruments chirurgicaux, les lits d’hôpital, les chaises roulantes, les seringues, les pacemakers, les pompes à perfusion et des machines avancées comme des machines de découpe laser, des robots industriels, etc.
Le département du commerce dispose de 270 jours pour formuler ses recommandations, de sorte que ces enquêtes pourraient potentiellement peser sur le secteur MedTech jusqu’à la fin mai 2026. On ignore encore aujourd’hui à combien s’élèveront ces éventuelles taxes douanières, et si elles seront ou non cumulées aux droits de douane existants.
La clause de la nation la plus favorisée à nouveau au cœur de la discussion
Donald Trump a annoncé hier que Pfizer va réduire aux Etats-Unis les prix de ses médicaments vendus dans le cadre du système Medicaid et y lancer de nouveaux médicaments à des prix inférieurs correspondant à ceux pratiqués dans d’autres pays développés.
L’accord avec Pfizer semble avantageux pour l’industrie. Alors que Donald Trump exigeait au départ que les entreprises pharmaceutiques réduisent les prix de tous les médicaments vendus aux Etats-Unis, Pfizer est ici parvenue à obtenir un arrangement plus maîtrisable.
De plus, Pfizer bénéficierait en échange d’une exemption sur trois ans des droits de douane prohibitifs dont Donald Trump menace le secteur.
La Maison Blanche a annoncé dans la foulée le lancement d’un site de vente directe au consommateur (DTC), appelé TrumpRx et géré par les autorités américaines, sur lequel les Américains pourront acheter certains médicaments Pfizer directement et à des prix fortement réduits.
L’accord Pfizer est crucial dès lors qu’il pourrait offrir à l’industrie un modèle lui permettant de se soustraire à la menace de taxes douanières additionnelles.
Innovation
En dépit du risque réglementaire, les investisseurs ne peuvent ignorer la vigoureuse dynamique d’innovation qui anime aujourd’hui le secteur dans le sillage des "patent cliffs" que nous évoquions plus haut.
Nous pensons notamment à la course aux traitements anti-obésité, dans le cadre de laquelle la pilule dont le lancement est prévu en 2026 pourrait être le prochain produit renfermant un potentiel de blockbuster. Nous entrevoyons également dans cette classe de produits un lien avec le diabète, diverses maladies cardiovasculaires et des affections neurologiques comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Dans la franchise de l’oncologie également, on observe une amélioration constante des possibilités de traitement de diverses formes de cancer.
Quant à l’intelligence artificielle, il ne s’agit pour le secteur pas d’un mot à la mode, mais bien d’un moyen à part entière d’accélérer le développement de médicaments et les processus de R&D, de mieux reconnaître les maladies grâce à l’imagerie médicale, etc.
L’innovation créera des opportunités d’investissement intéressantes, mais la sélectivité est plus que jamais de mise pour se protéger des aléas réglementaires.
Chiffres clés du 30/9/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4820.57 |
0.99% |
13.04% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
558.18 |
0.48% |
9.96% |
USA: S&P 500 |
6688.46 |
0.41% |
13.72% |
Japon: Nikkei |
44932.63 |
-0.25% |
12.63% |
Chine: Shangai Composite |
3882.78 |
0.52% |
15.84% |
Hongkong: Hang Seng |
26855.56 |
0.87% |
33.88% |
Euro/dollar |
1.18 |
0.17% |
13.47% |
Brent pétrole |
67.08 |
-1.35% |
-10.25% |
Or |
3833.93 |
0.25% |
46.03% |
Taux belge à 10 ans |
3.28 |
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Taux allemand à 10 ans |
2.71 |
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Taux américain à 10 ans |
4.15 |
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