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L’Europe peut-elle se passer du gaz russe?
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22 OCT

L’Europe peut-elle se passer du gaz russe?

22-10-2025
Patrick Casselman – Senior Equity Specialist
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Rédigé le 22-10-2025 08:24
Publié le 22-10-2025 08:24
L’Europe a décidé d’arrêter entièrement les importations de gaz russe au plus tard d’ici 2028. Faut-il dès lors s’attendre à une nouvelle envolée des prix du gaz en Europe?
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Sommaire

  • L’Europe a déjà sensiblement réduit sa dépendance au gaz russe.
  • Vers une interdiction complète des importations d’ici 2028, voire déjà en 2027.
  • Cette décision pourrait-elle engendrer une nouvelle pénurie et donc une nouvelle envolée des prix ?
  • Un rebond hivernal n’est pas à exclure, mais la tendance à long terme est plutôt baissière.

L’Europe a déjà sensiblement réduit sa dépendance au gaz russe

Durant les années qui ont précédé l’invasion de l’Ukraine par la Russie, environ 40% de l’approvisionnement en gaz de l’Europe provenait de Russie. Un deuxième gazoduc Nord Stream avait même été construit sous la mer Baltique, même s’il n’a finalement jamais été mis en service. L’approvisionnement recourait également à des gazoducs passant par l’Ukraine et la Turquie ainsi qu’au transport de gaz naturel liquéfié (GNL). En dépit de la guerre, le gaz russe a continué à être acheminé par le gazoduc ukrainien jusqu’à l’arrivée à échéance de ce contrat fin 2024. Mais dans le sillage des diverses sanctions prises par l’Europe à l’encontre de la Russie, la part du gaz naturel russe dans l’approvisionnement européen total est tombée à environ 10%. Du gaz russe est cependant encore acheminé vers l’Europe par le gazoduc turc et les méthaniers transportant du GNL. 

Vers une interdiction complète des importations d’ici 2028, voire déjà en 2027

Les ministres européens de l’énergie ont décidé lundi que l’Europe ne pourrait plus importer de gaz russe à partir de début 2028. Le parlement européen veut même commencer à refermer les vannes un an plus tôt, à partir de début 2027. Des négociations à ce sujet sont en cours avec les Etats membres. Quoi qu’il en soit, cet arrêt se déroulera en plusieurs phases. A partir de début 2026, les entreprises d’énergie européennes ne seront plus autorisées à conclure de nouveaux contrats avec des fournisseurs russes. Les contrats à court terme existants devront être résiliés d’ici juin 2026 et les contrats à long terme restants d’ici le 1er janvier 2028 au plus tard, ou en 2027 si le parlement européen obtient gain de cause. La Hongrie et la Slovaquie, deux pays dont les dirigeants sont encore en assez bons termes avec Vladimir Poutine et qui sont opposés à cette décision de l’UE, ne sont cependant plus en mesure d’y faire barrage. 

Cette décision pourrait-elle engendrer une nouvelle pénurie et donc une nouvelle envolée des prix ?

Personne n’a oublié comment les prix du gaz ont crevé le plafond en Europe au lendemain de l’éclatement de la guerre en Ukraine et des sanctions prises par l’Europe à l’encontre de la Russie. Mus par les doutes au sujet de la sécurité d’approvisionnement et la crainte d’une pénurie, les prix ont plus que décuplé jusqu’à atteindre un record de 340 EUR/MWh en août 2022. Ils sont cependant revenus à des niveaux plus normaux (20 à 40 EUR/MWh) à partir de 2023, lorsqu’il est apparu que l’assèchement des importations en provenance de Russie pourrait dans une large mesure être compensé par une augmentation des importations de GNL en provenance de pays comme les Etats-Unis, le Canada, la Norvège et le Qatar. Ceux-ci ont considérablement augmenté leurs capacités d’exportation de GNL à travers la construction et l’expansion de terminaux dédiés, tandis que l’Europe s’est mise en devoir de construire de nouveaux terminaux d’importation de GNL.

Au début de cette année, le prix du gaz a rebondi à 55 EUR/MWh lorsqu’il a été mis un terme également à l’approvisionnement recourant au gazoduc passant par l’Ukraine et que les réserves européennes de gaz se sont retrouvées à la fin de l’hiver à un niveau exceptionnellement bas (20%). Au printemps, les prix se sont cependant stabilisés aux alentours de 30 EUR/MWh, les réserves européennes ayant pu être reconstituées jusqu’à atteindre un taux de remplissage de 85%, un niveau confortable pour entamer l’hiver. En marge d’un approvisionnement suffisant de la part des méthaniers de divers pays, les conditions atmosphériques ont eu un impact positif également : le vent et le soleil ont en effet permis de produire suffisamment d’électricité, de sorte qu’il a fallu en générer moins à partir du gaz naturel. 

Un rebond hivernal n’est pas à exclure, mais la tendance à long terme est plutôt baissière

Un rebond saisonnier des prix du gaz n’est pas à exclure durant l’hiver à venir, en particulier compte tenu de l’abandon progressif projeté des importations restantes de gaz russe. Cependant, ce pic hivernal ne prendra pas nécessairement des proportions démesurées car il est très probable que l’assèchement de l’approvisionnement en gaz russe puisse être compensé par une augmentation des importations de GNL en provenance d’autres pays.

Pour les années à venir, nous nous attendons plutôt à une baisse des prix du gaz en Europe. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, les prix du gaz sont 3 fois inférieurs à ceux qui ont cours en Europe (dans le passé, ils étaient même 5 fois inférieurs du fait de l’abondante disponibilité du gaz de schiste), mais que les prix vont converger à mesure que les Etats-Unis augmentent leurs capacités d’exportation de GNL. De plus, la consommation européenne de gaz pourrait connaître une diminution structurelle du fait de l’extension des capacités d’énergie renouvelable (éoliennes et panneaux solaires) et de la transition du gaz vers l’électricité pour le chauffage. A terme, ces éléments sont susceptibles d’atténuer le handicap concurrentiel dont l’industrie européenne souffre actuellement à cause des prix relativement élevés du gaz et de l’électricité. 

Chiffres clés du 21/10/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 5045,84 0,30% 18,32%
Europe: Stoxx Europe 600 573,30 0,21% 12,94%
USA: S&P 500 6735,35 0,00% 14,52%
Japon: Nikkei 49316,06 0,27% 23,62%
Chine: Shangai Composite 3916,33 1,36% 16,84%
Hongkong: Hang Seng 26027,55 0,65% 29,75%
Euro/dollar 1,16 -0,42% 12,07%
Brent pétrole 61,35 0,47% -17,92%
Or 4142,53 -4,69% 57,79%
Taux belge à 10 ans 3,11
Taux allemand à 10 ans 2,55
Taux américain à 10 ans 3,96
Source : LSEG Datastream

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