Personne n’a oublié comment les prix du gaz ont crevé le plafond en Europe au lendemain de l’éclatement de la guerre en Ukraine et des sanctions prises par l’Europe à l’encontre de la Russie. Mus par les doutes au sujet de la sécurité d’approvisionnement et la crainte d’une pénurie, les prix ont plus que décuplé jusqu’à atteindre un record de 340 EUR/MWh en août 2022. Ils sont cependant revenus à des niveaux plus normaux (20 à 40 EUR/MWh) à partir de 2023, lorsqu’il est apparu que l’assèchement des importations en provenance de Russie pourrait dans une large mesure être compensé par une augmentation des importations de GNL en provenance de pays comme les Etats-Unis, le Canada, la Norvège et le Qatar. Ceux-ci ont considérablement augmenté leurs capacités d’exportation de GNL à travers la construction et l’expansion de terminaux dédiés, tandis que l’Europe s’est mise en devoir de construire de nouveaux terminaux d’importation de GNL.
Au début de cette année, le prix du gaz a rebondi à 55 EUR/MWh lorsqu’il a été mis un terme également à l’approvisionnement recourant au gazoduc passant par l’Ukraine et que les réserves européennes de gaz se sont retrouvées à la fin de l’hiver à un niveau exceptionnellement bas (20%). Au printemps, les prix se sont cependant stabilisés aux alentours de 30 EUR/MWh, les réserves européennes ayant pu être reconstituées jusqu’à atteindre un taux de remplissage de 85%, un niveau confortable pour entamer l’hiver. En marge d’un approvisionnement suffisant de la part des méthaniers de divers pays, les conditions atmosphériques ont eu un impact positif également : le vent et le soleil ont en effet permis de produire suffisamment d’électricité, de sorte qu’il a fallu en générer moins à partir du gaz naturel.
Un rebond saisonnier des prix du gaz n’est pas à exclure durant l’hiver à venir, en particulier compte tenu de l’abandon progressif projeté des importations restantes de gaz russe. Cependant, ce pic hivernal ne prendra pas nécessairement des proportions démesurées car il est très probable que l’assèchement de l’approvisionnement en gaz russe puisse être compensé par une augmentation des importations de GNL en provenance d’autres pays.
Pour les années à venir, nous nous attendons plutôt à une baisse des prix du gaz en Europe. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, les prix du gaz sont 3 fois inférieurs à ceux qui ont cours en Europe (dans le passé, ils étaient même 5 fois inférieurs du fait de l’abondante disponibilité du gaz de schiste), mais que les prix vont converger à mesure que les Etats-Unis augmentent leurs capacités d’exportation de GNL. De plus, la consommation européenne de gaz pourrait connaître une diminution structurelle du fait de l’extension des capacités d’énergie renouvelable (éoliennes et panneaux solaires) et de la transition du gaz vers l’électricité pour le chauffage. A terme, ces éléments sont susceptibles d’atténuer le handicap concurrentiel dont l’industrie européenne souffre actuellement à cause des prix relativement élevés du gaz et de l’électricité.
Chiffres clés du 21/10/2025 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 | 5045,84 | 0,30% | 18,32% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 573,30 | 0,21% | 12,94% |
USA: S&P 500 | 6735,35 | 0,00% | 14,52% |
Japon: Nikkei | 49316,06 | 0,27% | 23,62% |
Chine: Shangai Composite | 3916,33 | 1,36% | 16,84% |
Hongkong: Hang Seng | 26027,55 | 0,65% | 29,75% |
Euro/dollar | 1,16 | -0,42% | 12,07% |
Brent pétrole | 61,35 | 0,47% | -17,92% |
Or | 4142,53 | -4,69% | 57,79% |
Taux belge à 10 ans | 3,11 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,55 | ||
Taux américain à 10 ans | 3,96 |
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